Une nuit, Octave, Victoire et Naya, trois scientifiques travaillant dans un observatoire astronomique du Cantal, sont témoins d’une étrange apparition. Un vaisseau spatial extraterrestre doué de conscience se pose sous leurs yeux et semble bien connaître Naya, la jeune doctorante. Appelé Irïan, le vaisseau apprend aux humains qu’il vient bien d’une autre planète, mais aussi d’un autre univers. Naya est « la semblable » de son créateur, Naïri. À la suite de la tragique disparition de Naïri, Irïan s’est donc tourné vers la jeune fille qui seule peut le piloter.
Les trois humains ne vont pas tarder à découvrir que la Terre pourrait bien être menacée par une guerre civile faisant rage sur la planète natale de Naïri, Ispilăn. Là-bas, la reine Cenilora a usurpé le trône de sa sœur et décime la rébellion fomentée par Naïri et sa famille. Poussés par leur curiosité scientifique mais aussi par leur sens du devoir, Octave, Victoire mais surtout Naya vont se risquer à travers les univers et les galaxies pour venir en aide à Irïan et ses amis.
Je ressors très agréablement surprise de ma lecture d’Irïan. La première chose qui m’a favorablement frappée est le soin que l’auteure a porté à son écriture. Son style, sans être recherché, est plaisant. Je redoutais que certains de ses choix créatifs, comme le fait d’accorder le discours des Ispiliens au féminin, ne rendent la lecture laborieuse mais il n’en est rien ! De même, la distinction entre langage télépathique, français et ispilien est vite compréhensible et très bien utilisée. Rien qu’avec ces éléments, Irïan acquiert une personnalité propre.
Les premières pages m’ont cependant laissé craindre un caractère un peu trop scientifique de l’ouvrage. Comme ce n’était pas mon fort à l’école, la référence à certaines théories scientifiques, même de manière très simplifiée, m’a un peu échaudée. Les références à la musique baroque, dans d’autres parties du roman, m’étaient en revanche plus familières.
Heureusement, la fiction a très vite repris le pas sur la science ! Dès lors, le récit alterne les scènes d’action, assez courtes mais efficaces, avec de longues scènes beaucoup plus calmes, d’introspection et de développement des personnages.
Octave et Victoire seront à cet égard bien moins présents que Naya et certains Ispiliens. La narration alterne d’ailleurs entre la doctorante et les extraterrestres. Ce choix est en totale cohérence avec le récit et permet au lecteur de découvrir les nombreuses similitudes et différences entre les deux univers à travers les pensées de leurs habitants. Certains personnages sont dès lors bien plus travaillés que d’autres mais aucun n’est complètement négligé. La narration nous emmène également à la découverte de Cenilora et de ses méfaits, ce qui permet de donner corps à la menace qui plane sur les protagonistes.
Bien que certaines difficultés m’aient semblé bien facilement résolues – comme la visite du ministre de la recherche –, il se dégage une telle sincérité de l’ouvrage que cela ne m’a au final pas plus perturbée que cela. De plus, il s’agit plutôt d’exceptions. Comme je l’ai dit plus haut, la plupart des aventures des héros sont riches en émotions ou en action et se lisent avec plaisir. On pourra peut-être déplorer un rythme un peu décousu, avec beaucoup d’action en début et fin de roman mais peu au milieu. Le récit n’est peut-être pas entièrement maîtrisé par l’auteure mais c’est un premier tome prometteur qui donne envie de découvrir la suite des aventures de nos héros. Deux autres tomes sont d'ailleurs prévus !
En résumé : Je vous recommande Irïan si vous cherchez une aventure un peu originale, pleine de bons sentiments et avec des héros attachants.