C'est jour de fête, pour la tribu, alors que Smilodon, le chef, revient de la chasse avec une énorme prise, qui permettra à tous de manger de la viande dans les prochains jours. Musaraigne, sa bâtarde de fille, est particulièrement heureuse de revoir son père, et il en est de même pour les trois femmes de ce dernier. Mais l'inverse n'est pas forcément vrai : Smilodon aime à batifoler, depuis quelques temps, avec celle qui pourrait bien devenir sa quatrième femme...
Mais cela ne se produira pas : bientôt, le village est purement et simplement piétiné par une horde de mammouths. Il y a une victime, qui est justement celle qui devait devenir la quatrième femme de Smilodon. Qu'à cela ne tienne, elle aurait dû courir plus vite ! La vie reprend ainsi vite ses droits, entre les rites chamaniques et les batailles de bouses de rhinocéros...
Et encore une fois, le calme sera de courte durée pour Smilodon, alors qu'il va devoir préparer la fête annuelle d'hommage à leur déesse, Soôl-Lambaâ. Il se dit que la tribu voisine a enlevé "Petite hippocampe de rosée", la plus jolie fille de la tribu de Smilodon. Pour les hommes de la tribu, Smilodon en tête, l'enlèvement est intolérable. Musaraigne et son frère entendent de plus en plus parler de guerre entre les tribus. Un mot qui fait frémir...
C'est à Yann et Lereculey que l'on doit ce premier tome d'Avant, une série qui fleure bon la préhistoire, et qui paraît aux éditions Dupuis. Ce premier tome a ainsi pu échapper à la censure, souvent de mise chez l'éditeur belge. Ici, les mamelles de ces dames sont montrées sans pudeur, et les dialogues ne s'encombrent pas de formules de politesse : Yann et Lereculey se sont un peu lâchés, et cela pourrait donner un premier album bien sympathique.
Oui, mais pour autant, la magie ne prend pas : les dialogues sont creux et assez vides, et il est difficile, voire impossible, de s'attacher aux personnages, en dehors peut-être de Musaraigne, même si cette dernière manque singulièrement d'originalité. Du côté de Smilodon, c'est assez compliqué : celui qui est censé être le chef de la tribu est, au mieux, bête et misogyne, forcément. Pas de quoi susciter un grand intérêt, donc.
Les dessins de Lereculey sont, eux, plutôt réussis et colorés, mettant en avant la lisibilité pour des adolescents à qui cette bande dessinée pourrait plaire. Pour les autres, il vaudra mieux aller voir ailleurs, vers des séries qui permettront de découvrir des personnages avec plus de profondeur et de personnalité.
