Les Chroniques de l'Imaginaire

Cat le Psion (Cat - 2) - Vinge, Joan D.

Cat le Psion est à demi-humain et à demi hydran, ce qui fait de lui un télépathe. Ses origines mêlées ont fait de lui un paria durant toute son enfance. Il perd toutefois ses pouvoirs télépathiques après avoir assassiné un homme et obtient à grand peine le statut de citoyen. 

Il est surpris lorsqu’il reçoit une proposition d’embauche de la part d’une puissante entreprise humaine. Sa mission : protéger coûte que coûte une parente de son amie Jule, lady Elnear taMing, qui doit prochainement voter contre la dérégulation d’une drogue et brigue un poste important. Pour cela, il va devoir mettre sa vie en danger en espionnant ses rivaux mais aussi renouer avec son passé en s’injectant une solution lui rendant temporairement sa capacité télépathique.

Cat le Psion est le deuxième tome de la trilogie Cat. Je n’ai pas lu les deux autres tomes. Si le fait de n’avoir pas lu le premier est un peu gênant au début, on saisit sans problème les principales règles de l’univers et les différents enjeux du personnage qui s’embarque de toute manière assez rapidement dans une nouvelle aventure. Les ouvrages de cette série n’étant pas toujours facile à débusquer, je conseille donc de ne pas se priver de commencer par celui qui vous tombe sous la main en premier.

L'intrigue de ce roman est très politique : il s'agit presque exclusivement de jeux de pouvoirs politiques, économiques, de questions d'ascendance psychologique ou physique. Autant de sujets très bien maîtrisés par l'auteure, même s'ils me divertissent peu. Il y est aussi bien sûr question de l’acceptation de la différence. On découvre bien vite que Cat n’est pas le seul à être mis à l’écart puisque les différents membres de la famille taMing se détestent et n’ont pas tous le même rang ou la même valeur les uns envers les autres.

Le roman adopte également par endroits une atmosphère cyberpunk, qui a ses fans.

Comme le titre originel en anglais (Catspaw et donc « Cat’s Paw ») l’indique, Cat n’est qu’un pion sur l’échiquier politique – ou un pigeon, selon la traduction. Il est en tout cas manipulé par des puissances qui le dépassent. Le protagoniste est en outre pour le moins tourmenté. J'ai souvent trouvé ses réactions étranges, même si cela fait partie de son personnage qui n’est pas totalement humain et doit depuis toujours composer avec les discriminations dont il fait l’objet. Il est de plus parachuté dans un monde dont il ne connaît pas les codes, ce qui renforce peut-être encore l’impression qu’il est en décalage avec le reste des personnages du récit. La narration, qui adopte son point de vue, aide cependant à le comprendre de mieux en mieux au fil du récit.

Je suis restée globalement en dehors de cette œuvre que j'ai malgré tout réussi à apprécier grâce à l'écriture très dynamique de Joan D. Vinge. Les scènes d’action sont bien écrites, de même que les dialogues entre personnages, souvent incisifs. Dans l’ensemble, Cat le Psion se démarque pourtant d’autres ouvrages de l’auteure comme La Reine des Neiges, par ses accents cyberpunk.

Pour conclure, cet ouvrage ravira les amateurs de protagonistes atypiques et d'espionnage dans un contexte futuriste.