Les Chroniques de l'Imaginaire

Le crash de Monsieur Crunch (Six-coups - 1) - Jouvray, Anne-Claire & Jouvray, Jérôme & Jouvray, Jérôme

La journée est assez particulière pour Eliot, qui fête aujourd'hui ses dix ans. Eliot n'est pas n'importe qui, puisqu'il s'agit du fils du shérif. Et ce dernier ayant une admiration sans borne pour les armes à feu, il a trouvé tout naturel d'offrir un magnifique Smoothie-Sesson à son fils. Mais même si le père entraîne le fils à ses heures perdues, Eliot n'est pas franchement attiré par la violence et les armes à feu. Un état de fait, certes, même si le jeune garçon parvient à réussir des coups fabuleux, sans doute à force de chance...

Pour le coup, même si les armes ne plaisent pas franchement à Eliot, il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de Bianca, une camarade d'Eliot si on peut dire : la jeune fille ne va que rarement à l'école, et elle a un père qui est sous l'emprise de l'alcool du matin au soir. Pire, l'homme n'hésite pas à battre sa fille, qui attend le premier prétexte pour enfin partir de son domicile soi-disant familial...

Aujourd'hui, c'est l'effervescence en ville : le maire, avec l'aide du shérif, attend du beau monde en provenance de tout le pays. Et pour cause, le spectacle qui se prépare est pour le moins unique : il va s'agir pour toute cette population d'assister à un accident hors du commun, entre deux locomotives lancées à vive allure pour un choc frontal. Les préparatifs vont ainsi bon train, notamment au niveau des photographes qui auront la tâche d'immortaliser la scène. L'occasion sera aussi donnée à tout un tas de coyotes de dévaliser la banque à cette occasion. Cela devrait être assez facile, à un moment où la ville sera quasiment déserte...

Ce premier tome de Six-coups paraît chez Dupuis, et nous le devons à Anne-Claire Jouvray (au scénario et aux couleurs), ainsi qu'à Jérôme Jouvray (également au scénario et également aux dessins). Ce  tome donne l'impression de s'adresser à un public jeunesse, avec des dessins mignons et franchement adressés à ce type de public. En fait, il n'en est rien, et les adultes auront également du plaisir à prendre, en parcourant ce western rempli également d'humour.

Les dessins sont mignons, on le disait, et font la part belle à une intéressante lisibilité. Pour autant, les expressions, les jeux de lumières sont également tout à fait soignés et offrent des planches franchement agréables à l’œil. Le récit, de son côté, n'est pas en reste : on s'attache à une foule de personnages, que ce soit Eliot ou Bianca, qui ont des caractères diamétralement opposés, formant un couple franchement intéressant.

Tout n'est pas rose dans les thèmes abordés dans cette bande dessinée et, là encore, les auteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. Ce premier tome de Six-coups est une réussite, en offrant une histoire intelligente, remplie d'humour, dans un univers western qu'on ne trouve que rarement dans ce contexte. Pari réussi donc, chez Dupuis !