Maggie Holloway, jeune photographe new-yorkaise, est, au départ, dépitée lorsque l'un de ses amis, Liam Moore, lui demande de l'accompagner à une gigantesque réunion de famille. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle découvre que son ex-belle-mère et mère de substitution, Finnuala, appartient justement à la famille de Liam !
Les deux femmes, qui ne se sont pas vues depuis des années, sont bien décidées à rattraper le temps perdu. Finnuala invite donc Maggie à lui rendre visite à Newport. La vieille dame compte aussi en profiter pour lui confier les soupçons qui la taraudent depuis quelque temps.
Malheureusement, Finnuala est assassinée chez elle le soir de l'arrivée de Maggie. Si la police opte pour la piste du cambriolage, Maggie sent très vite que la situation est loin d'être aussi simple et décide de mener l'enquête.
Dans ce roman, Mary Higgins Clark troque ses descriptions amoureuses des restaurants italiens et des grands appartements new-yorkais pour celles des grandes demeures cossues de Newport. Les autres ingrédients du roman demeurent cependant assez classiques de l’auteure.
Encore une fois, l’auteure s’appuie sur des éléments de sa propre vie pour bâtir ses personnages principaux, les rendant à la fois crédibles et attachants. Comme l’auteure, Nuala a été mariée trois fois, son deuxième mariage ayant également été un désastre. Maggie est également une jeune veuve, comme elle l’a été.
Le récit alterne des chapitres suivant l’enquête de Maggie avec d’autres chapitres dévolus à des personnages plus secondaires, dont le mystérieux tueur. Tous ces personnages secondaires sont concernés à des degrés divers par la mort de Nuala comme Malcolm Norton, son conseiller financier qui espérait bien racheter sa maison à bas prix et en tirer un bon bénéfice, ou encore William Lane, le directeur de la maison de retraite de luxe Lathan Manor qui s’attendait à lui en vendre l’un des appartements. On rencontre aussi la douce Greta Shipley, amie d’enfance de Nuala, qui vit très durement cette perte.
Le roman se teinte de romance puisque Maggie a de nombreux prétendants, tous riches bien sûr : Liam Moore Gavin, responsable d’une agence de patrimoine à Boston, son cousin, Earl Bateman, spécialiste des rites funéraires, et Neil Stephens, directeur général d’une société d’investissement à New York. Chaque prétendant voit d’ailleurs d’un mauvais œil la venue de Maggie à Newport. Ma préférence est allée à Neil, qui réalise la profondeur de ses sentiments pour Maggie à la faveur de leur éloignement temporaire et ne sait comment le lui manifester. La relation de complicité qu’il entretient avec ses parents est également très rafraîchissante à lire.
Le rythme de l’intrigue est très bien dosé. On a affaire à de nombreux suspects possibles et on va de révélations et en révélations. Le mystère demeure pourtant presqu’entier jusqu’à la fin. Bien sûr, les plus gros truands ne sont pas forcément ceux que l’on croit et l’auteure parvient même à nous faire suspecter des personnes totalement innocentes. Pour autant, la révélation finale ne semble pas aberrante tant les pièces du puzzle s’emboîtent bien.
La maison du clair de lune est un très bon cru de l’auteure. J’invite tous les amateurs de romans policiers à le découvrir. Pour ceux qui ne connaissent pas Mary Higgins Clark, il offre une très bonne entrée en matière.
