Les Chroniques de l'Imaginaire

Ma sorcière adorée (Les Greycourt - 1) - Hoyt, Elizabeth

Freya de Moray est l’informatrice d’une société secrète séculaire visant à défendre les droits des femmes. Pour cela, elle dissimule son identité véritable de fille de duc et se fait passer pour une dame de compagnie.
Lors d’une de ses missions, elle se trouve confrontée à Christopher Renshaw, un homme qui l’attire mais qu’elle tient responsable, avec Julian Greycourt, d’une tragédie familiale. Une nuit d’ivresse, la sœur de Julian, Aurélia, est décédée et Ranwulf, le frère de Freya, est devenu infirme. À l’occasion de sa mission, la jeune femme se rend compte qu’il arbore de surcroît la chevalière ayant appartenu à son frère et est bien décidée à la lui reprendre. La chance lui sourit lorsqu’elle se retrouve à la même garden-party que lui. Hélas, elle doit également se concentrer sur une autre mission : découvrir si Lord Randolph a fait assassiner son épouse, Lady Eleanor.

Christopher Renshaw a hérité du titre de duc de manière inattendue. Après avoir passé toute sa jeunesse dans les Indes, il se sent déraciné en Angleterre et ce d’autant plus que ses parents sont morts depuis plusieurs années, de même que son épouse Sophy. Il accueille avec plaisir l’animation que Freya, qu’il ne reconnaît pas, amène dans sa vie et est déterminé à découvrir pourquoi elle le hait à ce point. À la garden-party, il a aussi fort à faire avec un maître-chanteur, décidé à traîner dans la boue la mémoire de Sophy en échange d’argent.

Messalina Greycourt, amie d’enfance de Freya et sœur d’Aurélia et de Julian, est invitée à la même garden-party que les employeurs de Freya et que Christopher. Elle est interloquée de reconnaître Freya sous ses atours de dame de compagnie et de constater que celle-ci l’ignore superbement. Messalina a toutefois d’autres préoccupations : elle cherche à savoir ce qui est vraiment arrivé à l’une de ses amies chères, Eleanor Randolph, enterrée précipitamment par son époux.

Le début de cette romance est assez complexe. On est plongé dans l’action mais en même temps au cœur des ressentiments des protagonistes autour d’un drame familial qui n’est pas vraiment expliqué d’entrée de jeu. Les personnages évoqués ont des fratries nombreuses, la garden-party de nombreux invités…Quand on y ajoute un maître chanteur, un meurtre, une société secrète, une espionne et de la politique, on se demande si on arrivera à tout démêler. 

Heureusement, l’auteure s’en tire bien : tous les fils de l’intrigue finissent plus ou moins par se rejoindre de manière logique et ses personnages secondaires même les moins présents dans le récit n’en ont pas moins des spécificités qui leur sont propres. Il sera intéressant de les découvrir sous un autre jour dans les tomes suivants de la série qui, je le pense, ne manqueront pas de les convoquer de nouveau. 

Le mystère autour des coupables n’est jamais très épais, malgré une tentative de fausse-piste. Le cœur du roman reste la romance entre Christopher et Freya ainsi que la manière dont ils vont se soutenir pour guérir de leurs traumatismes passés. L’auteure en profite bien sûr pour glisser quelques scènes de sexe dans le récit. Heureusement, elles ne rompent pas vraiment le rythme de l’histoire, sont assez courtes et peuvent bien entendu être vite passées pour celles qui, comme moi, n’y trouvent qu’un faible intérêt. 

Attention par contre, malgré le titre, le récit ne comporte aucune dose de fantastique ou de surnaturel : dès le début du récit, on apprend que les sorcières sont tout simplement des femmes indépendantes, comme celles de la société secrète de Freya, accusées à tort pour empiéter sur leur liberté.

En résumé, Ma sorcière adorée est une romance un peu surprenante par sa profondeur narrative. Si l’on est loin de rivaliser avec des romans policiers, cette bonne dose d’aventure est tout à fait plaisante ! D’autant plus que la romance n’est pas négligée. Les amateurs de ces deux aspects combinés devraient apprécier leur lecture.