Les Chroniques de l'Imaginaire

Traitement et sale air (Les femmes en blanc - 41) - Cauvin, Raoul & Bercovici, Philippe

C'est avec de la nostalgie, et une petite peur sur l'avenir des hôpitaux, que démarre ce Traitement et sale air, quarante et unième tome de la série Les femmes en blanc, démarrée en 1986 par Raoul Cauvin et Philippe Bercovici, et c'était d'ailleurs déjà chez Dupuis à l'époque.

Ici, les auteurs racontent comment cela se passait il y a quelques temps, dans les petits hôpitaux de campagne, où le personnel était moins stressé, et où les places de parking étaient trouvables sans aucun souci. Et puis, il y a le présent, avec des hôpitaux regroupés en gros complexes, où c'est un peu plus l'usine, et où cela se ressent, forcément, dans l'humeur des employés, médecins, infirmières, ou n'importe quel personnel hospitalier. Et puis, les auteurs imaginent ce que cela donnera demain. Et ce n'est pas forcément très beau à voir...

Sinon, il y a toujours cette infirmière, Mariette, qui déborde d'anecdotes en lien avec son métier. Même ses collègues ont du mal à savoir si ces fameuses histoires sont vraies ou pas, à commencer par ce patient qui meurt sur la table d'opération, alors qu'il était sous hypnose, ou ce copain qui a vu ses membres être remplacés par des membres bioniques, au fil d'accidents tous plus graves et mortels les uns que les autres...

Les auteurs aiment également montrer ce qui se passe dans la vie privée des infirmières. Les petites attentions avec leur mari, leurs enfants, leurs parents... Un entourage qui subit bien souvent des horaires totalement loufoques, souvent bien différents des horaires habituels pour la majorité des travailleurs du quotidien, en France...

Ce tome 41 ne surprendra personne, sans aucun doute, mais il aura en tout cas le mérite, et c'est déjà très bien, de continuer à nous faire sourire, avec le quotidien des infirmières, ces femmes en blanc qui peuvent bien souvent être de véritables héroïnes. Bercovici et Cauvin se régalent à mettre en scène et animer leurs personnages, et les gags s'enchaînent, encore une fois, avec un train d'enfer, pour le plus grand plaisir des fans de la série.

Les traits de Bercovici sont toujours aussi épurés, pour notre plus grand plaisir. Les situations, drôles et parfois surprenantes, sont souvent le résultat d'idées franchement excellentes. L'univers pourrait paraître simple à traiter, et pourtant il n'en est rien. Le tome est carrément l'occasion de faire passer bien des messages à nos dirigeants, même s'il continue à mettre en avant un des plus beaux métiers du monde !