Paul Sauveur est un collégien de quatorze ans. Ses parents se sont séparés et il vit la plupart du temps avec son père, à la maison forestière. Même s'il est moins fan de nature que son paternel, il apprécie de courir la forêt en compagnie de Spam, son chien. De plus, cela lui permet de s'entraîner sans déranger personne en vue de concourir à une course de drones, qu'il a bien l'intention de gagner.
Mais la tranquillité de ce coin de campagne occitane est fracassée par la décision du préfet de commencer l'arrachage des arbres, zone humide ou pas, espèces protégées ou pas, préludant à la construction du barrage prévu depuis des décennies et que certains agriculteurs du coin appellent de leurs vœux. A la suite de ce coup de force, cette zone humide devient une Zone A Défendre (lisez ZAD), et le conflit s'envenime rapidement entre les "zadistes" et les forces de l'ordre, les milices locales et les casseurs des Black Blocs jouant les trouble-fête violents.
Pas facile dans ces conditions de continuer paisiblement sa scolarité, d'autant que la jolie Manon Joule, qui vient d'arriver dans le même collège que Paul, et dont il est immédiatement tombé amoureux, veut suivre l'actualité des évènements dans la petite ville, et n'hésite pas à filmer avec son portable le tabassage de jeunes manifestants par les forces de l'ordre.
Les deux lignes d'intrigue, la vie de Paul et ses mésaventures avec son drone, DORI, comme ses rencontres avec Manon, s'entrelacent harmonieusement avec l'évolution de la situation à la ZAD. De ce fait, l'action ne s'arrête pour ainsi dire jamais. D'autre part, les adolescents m'ont paru crédibles, y compris dans le cas des personnages secondaires comme Markus et Valentin, ou les jumeaux Pradel. Les raisons de l'existence de la ZAD, et du conflit avec les forces de l'ordre, sont exposées de façon assez claire pour les faire comprendre au jeune public auquel le roman est destiné.
Ce roman jeunesse est plaisant à lire aussi pour un adulte, même si j'aurais aimé que le point de vue des agriculteurs soit présenté de façon moins tendancieuse, du fait qu'ici les seuls à le défendre sont des criminels.