En cette fin d'été 1381, la Grande Révolte des paysans anglais a été matée. Londres est redevenue paisible, si on oublie des gibets chargés de cadavres à chaque coin de rue. En effet, les seigneurs ont repris le contrôle de la situation et ils ne font aucun quartier à tous ceux soupçonnés d'avoir participé de près ou de loin à cette révolte.
Frère Athelstan a plus que hâte d'entreprendre son pèlerinage vers Cantorbéry. D'une part pour remercier Saint Thomas Becket de l'avoir épargné lui et ses paroissiens en ces temps troubles. D'autre part pour échapper à la lourde ambiance de suspicion qui flotte encore sur Londres. Mais il est convoqué de toute urgence par Sir John Cranston, le coroner de Londres. En effet, un triple meurtre bien singulier vient de se produire dans une petite demeure du Cheapside appartenant à un clerc qui travaille pour le régent du royaume d’Angleterre. Personne n'a rien vu ni entendu, toute la maison semble intacte et deux des victimes ont été étranglées au rez-de-chaussée sans qu'il y ait la moindre trace de confrontation. La troisième gît à l’étage, assis à son bureau.
Alors qu'Athelstan s’interroge sur un acte de vengeance de la part des Vers de Terre, il recherche des indices dans le jardin de la demeure. C’est là qu’une ombre tapie dans les broussailles lui lance une pie étranglée avec un message mystérieux « Lord Azraël vous salue »...
Bien qu'Athelstan soit régulièrement confronté à des enquêtes difficiles, celle-ci semble encore plus coriace que d’habitude. Azraël, l’ange de la mort, semble être revenu des enfers pour exécuter ses basses œuvres. Quoi qu’entreprenne Athesltan, les victimes d'Azraël sont toujours plus nombreuses et en plus il semble avoir toujours une longueur d'avance sur le moine. Moine qui doit d’ailleurs rester vigilant car il apparaît rapidement qu’il fait partie de la longue liste des prochaines victimes. A cela s'ajoute une kyrielle d’invités plus ou moins recommandables au pèlerinage vers Cantorbéry. Ne pouvant refuser ces individus, le pèlerinage est en train de se transformer en chemin de croix pour un Athelstan qui désirait plus que tout alléger son âme des peines accumulées pendant la révolte paysanne.
Paul Doherty multiplie les intrigues et les rebondissements autours de ce pauvre Athelstan. La trame des événements est mystérieuse et complexe, tout comme les personnages qui gravitent autour du religieux. Et même si on pense avoir percé quelques mystères, seules les irréfutables explications finales d’Athelstan lèveront les brumes entourant Azraël. Par ailleurs, l'univers médiéval et ses exactions sont restitués avec une grande précision. J’apprécie vraiment cette immersion dans le XIVème siècle, même si l’abondance de vocabulaire ancien et de références a nécessité que je consulte plus d’une fois un dictionnaire.
Égal à lui-même, Paul Doherty profite d’être moins inscrit dans les événements historiques pour multiplier les intrigues autour d’Athelstan et de Sir John Cranston, pour notre plus grand bonheur.