Les Chroniques de l'Imaginaire

Des Huns pitoyables (Le club des Huns - 1) - Dabas, Nicolas

Attila s'ennuie sur les steppes d'Asie centrale. Il surveille bien le travail du poète qui doit écrire sa biographie, mais il n'a guère plus à faire. Lui vient alors une idée : envahir la Gaule. Mais pour cela, il faut une armée, et il n'a plus personne à ses côtés. Il doit donc recruter, ce qui ne va pas être une mince affaire.

Petit à petit, l'équipe s'agrandit. Mais si les nouveaux guerriers sont motivés, ils sont surtout idiots et peu doués. Attila est dans de beaux draps et se lance dans un entraînement intensif et fastidieux, qui fait l'objet de ce premier tome.

L'histoire est linéaire. Nous commençons par Attila et le poète, puis les autres personnages arrivent les uns après les autres. Cela forme donc une histoire continue. Elle est néanmoins découpée en saynètes, parfois deux par planches, qui sont autant de gags.

Alors pour l'humour, c'est quelque chose de personnel. On adhère ou pas. Nicolas Dabas explique dans une interview que les histoires d'Attila ont d'abord été publiées dans l'hebdomadaire Spirou, mais que la collaboration n'a pas perduré car l'esprit de son Attila ne correspondait pas trop à celui des jeunes lecteurs. Sur ce point, on ne peut prétendre le contraire. Il y a beaucoup de violence, de situations potaches, parfois même graveleuses. 

C'est un humour assez basique, sans finesse, qui trouvera son lectorat chez les ados ou les adultes qui aiment le genre. Encore une fois, n'y voyez aucun jugement de valeur, l'humour est différent chez les uns et chez les autres. Si vous aimez le comique de situation, sans prise de tête, les Huns vous feront passer un bon moment. Si vous préférez les dialogues savoureux, le second degré, vous risquez peut-être d'esquisser un sourire mais guère plus. 

Ce qui manque en tout cas quand on apprécie les albums historiques, qu'ils soient comiques ou pas, c'est un contexte un minimum exploité. Nicolas Dabas dévoile qu'il a choisi Attila et les Huns parce qu'on ne sait pas grand-chose à leur sujet et que cela lui permet de raconter tout ce qu'il veut sans se préoccuper de la réalité historique. C'est regrettable à mon sens, car l'intérêt justement des albums historiques, c'est d'apprendre des choses de façon ludique et distrayante, et pourquoi pas en riant. 

Pour autant, le personnage d'Attila est charismatique avec son caractère autoritaire, mégalomane et colérique. Les guerriers qui le suivent ont aussi des personnalités qui se distinguent facilement. On lit leurs aventures facilement, sans déplaisir, et on finit même par s'attacher et par apprécier la lecture même quand on n'est pas réceptif à cette forme d'humour. Car il faut reconnaître que l'exercice est bien fait, que les gags sont réussis et qu'on arrive au bout de ce premier tome sans avoir eu la sensation de perdre son temps. En somme, les amateurs du genre risquent fort d'aimer cette nouvelle série.