Bientôt parents, un couple visite un appartement avec jardin. Pour la femme, c'est le coup de foudre. Même si le logement est jonché de détritus, que des livres sont éparpillés aux quatre coins des pièces, elle sent qu'il est fait pour sa famille. C'est surtout le jardin qui la conquiert, plein de fleurs, de toutes les couleurs, avec potager, arbres fruitiers : un mini jardin d'Eden.
Qui habitait donc cet endroit auparavant ? C'était Gabrielle. Une femme enjouée, férue de lectures, amoureuse de son jardin... et de Martin. Martin, qui n'a pas supporté de perdre Gabrielle dans un accident de la route. Martin qui a continué à vivre au milieu des meubles de son amour perdu, de ses livres, de ses affaires, de ses draps, et de son jardin. Un jardin mystérieux, puisque visiblement quelqu'un passe par là pour l'entretenir en taillant les rosiers et les arbustes, ou encore en s'occupant du potager.
Ce roman est l'histoire d'un deuil qui ne veut pas se faire. Martin n'accepte pas la mort de Gabrielle, si bien qu'au travail il dit seulement qu'elle est en convalescence. Il n'arrive pas à ranger son sac à main qui traîne par terre, il recharge sans cesse son téléphone portable, comme si elle pouvait encore être joignable. Même les parents de Gabrielle ne savent plus comment l'aider.
L'écriture est belle et poétique, la pureté de l'amour de Martin honorable. Mais ce roman baigne dans une tristesse désespérante. Arrive un moment où le refus du deuil de Martin devient malsain et étouffant. On atteint péniblement la fin de cet ouvrage, pourtant très bien écrit et truffé de références littéraires qui raviront les grands lecteurs, avec le besoin de sortir la tête de cette histoire et de passer à quelque chose de plus réjouissant.