Jérôme Beauregard, ancien journaliste, devenu selon ses dires "détective public" pour ne pas faire comme les autres... C'est le genre plutôt balèze, qui fait que quand un type de cent vingts kilos comme lui parle, ceux de soixante kilos l'écoutent. Non seulement il sait se battre mais en plus il résiste plutôt bien aux litres d'alcool qu'il ingurgite. Une nuit, il reçoit l'appel d'un "ami" qui vit en Mongolie, lui demandant de l'aide. Pat a reçu des menaces après avoir tué par accident un homme lors d'une rixe à la sortie d'une boîte d'Oulan-Bator. Pat est un homme d'affaires "nébuleuses", plein aux as, qui ne pense qu'à faire la fête et qui a peu de limites et de scrupules.
Jérôme va vite s'en rendre compte dès son arrivée en Mongolie. Pendant plusieurs semaines, ce ne sont que des successions de fêtes avec d'autres expatriés, de beuveries, de castagnes et de sexe. Au point que notre "détective public" ne sait plus trop pourquoi il est là, Pat le paye grassement mais il n'a rien à faire alors qu'il est censé découvrir l'origine des menaces. Quand enfin son enquête va commencer, notre héros va se retrouver plongé au milieu de margoulins, de Mongols pas très causants, de barbouzes, de tueurs et de bikers nazis qui tenteront de le dézinguer.
Pour faire simple, ce livre est un peu foutraque. La chronologie, l'histoire et la narration par le personnage principal contribuent à cette impression de bordel organisé. La quatrième de couverture laissait plutôt présager un polar avec de grandes aventures haletantes au milieu des steppes mongoles permettant de découvrir un peu ce pays mystérieux.
On se retrouve avec un polar qui aborde à peine la culture mongole et une intrigue qui passe vite au second plan. L'auteur insiste plutôt sur la truculence des personnages, sur leur façon de parler et leur usage de l'argot. L'enquête est d'abord noyée dans des orgies alcoolisées avant d'enfin prendre son importance au cœur de l'histoire, malheureusement trop tardivement pour moi.
Grand fan de Yeruldelgger de Ian Manook, j'ai été plutôt déçu de l'atmosphère dégagée par ce livre dont le titre laissait espérer autre chose. Attention, même si la déception prime au premier abord, plusieurs choses m'ont plu dans cette lecture. Le langage des personnages m'a fait penser à des dialogues d'Audiard et j'en ai souri plusieurs fois. Ensuite, on s'attache aux personnages même les Mongols les plus taiseux. D'ailleurs, il est dommage que Guillaume Chérel n'ait pas développé un peu plus le personnage de Batnasan, chauffeur et garde du corps de Pat.
En bref, si vous cherchez un roman à la Yeruldelgger, passez votre chemin mais si vous recherchez un polar au langage fleuri se déroulant dans un pays lointain et se lisant relativement vite alors ce livre est pour vous.