Un soir, des événements sanglants s’enchaînent dans les recoins obscurs de Paris. Le chantier de la ligne 14, le sous-sol du Panthéon ou un appartement du Marais sont autant de scènes de crime.
Cette même soirée, au 36 quai des Orfèvres, le lieutenant Valentin Berger est là pour accueillir un nouvel élément, Virgin Clement. Les deux hommes vont être amenés à travailler sous les ordres de la capitaine Ange Bernier, une jeune policière brillante mais amochée par la vie. Cette dernière n’a d’ailleurs pas la patience d’accueillir le nouveau comme il se doit. Après huit heures de services d’affilée et un entrainement d’arts martiaux, elle aurait bien voulu se reposer mais les scènes de carnage un peu partout dans la capitale méritent son attention. Valentin, Virgin et Ange vont donc arpenter les souterrains parisiens pour découvrir la terrible origine de ces crimes.
Par bien des aspects, Kill them all fait penser à l’épisode pilote d’une série télévisée, celui qui plante le décor, présente les personnages et donne le ton. Celui aussi qui, dans sa conclusion, donne l'orientation de la suite de la série.
En parlant de décor, j’apprécie toujours lorsque les romans puisent dans le caractère mystérieux d’une ville pour mettre en scène des aventures surnaturelles. C’est le cas ici, puisqu’on découvre le redoutable envers du décor de certains lieux emblématiques de la capitale. Le dénouement de l’intrigue se situe même dans l’un des lieux parisiens les plus appréciés des touristes.
L’action est presque omniprésente, très sanglante, et décrite avec un certain souci de la mise en scène qui n’est encore une fois pas sans rappeler une œuvre audiovisuelle. Le personnage d’Ange a de plus tout de la parfaite héroïne d’action : une femme à responsabilité qui tâche de se montrer forte tout en dissimulant ses nombreuses fêlures émotionnelles aux yeux du monde. De l’autre côté, les « méchants » de l’histoire sont redoutables par leurs actions. Le roman ne tombe pourtant pas dans l’écueil du manichéisme. Un personnage pourra ainsi être sauvé malgré lui par l’un des « vilains », le personnage d’Ange n’étant à l’inverse pas totalement irréprochable. La description de certains traits psychologiques des personnages ou certains dialogues m’ont parfois semblé livrer trop d’informations trop simplement. Il en va ainsi d’un des événements marquants du passé de la protagoniste, dévoilé assez simplement au cours d’une conversation sans rendre justice à la portée de cette révélation.
Ce tome, assez court, donne ainsi l’impression paradoxale que tout s’enchaîne trop vite mais aussi que tout est à venir. Il donne incontestablement envie d’en apprendre plus, ce qui constitue un gros point fort pour un premier tome !