L'écrivain Voss Van Conner meurt bêtement, électrocuté dans sa salle de bain en jouant avec son sèche-cheveux. Il se retrouve dans la salle d'attente de Là-Haut, a affaire à un fonctionnaire du nom de Rod, et comprend qu'il a quelque chose à terminer sur Terre. Il va donc pouvoir communiquer avec une personne encore en vie, qui sera la seule à le voir et à l'entendre. Cette personne, Miranda, est hôtesse de l'air. Elle était dans l'annuaire des personnes disponibles pour aider les défunts à accomplir leur mission. La voilà donc embarquée dans une aventure abracadabrantesque !
En effet, dans ce roman, rien n'est normal. Les personnages sont loufoques, les situations sont improbables, les dialogues sont drôles, l'écriture de Laura Fernandez est surprenante.
De nombreux personnages, tous plus déjantés les uns que les autres, gravitent autour de l'écrivain mort. Celui-ci, étrangement appelé Girafe Très Célèbre par les employés de Là-Haut, a écrit 117 romans de science-fiction, aux titres plus qu'improbables, mais n'est pas du tout célèbre. En revanche, sa mort va le rendre célèbre, car un agent littéraire aux dents longues rentre dans la danse. L'agent actuel de Conner ne va pas être d'accord. Sa femme, quant à elle, est désappointée : elle voulait quitter son mari, mais il est mort avant qu'elle n'ait eu le temps de le faire ! Il y a aussi un club de fans des romans de Voss Van Conner, comptant pas moins de trois membres, club en danger car une personne étrangère au club en brigue la présidence.
Il y a énormément de personnages, et on peut parfois s'y perdre. Heureusement, une liste de tous les personnages est disponible à la fin du roman. J'ai dû m'y référer de nombreuses fois. L'ensemble est délicieusement burlesque, du début jusqu'à la fin. La réaction du lecteur peut être de deux natures : "c'est complètement débile, je n'en lirai pas plus" en stoppant sa lecture au bout de dix ou vingt pages à peine. Ou au contraire, le lecteur peut entrer dans le jeu et partager la folie de l'auteur et passer un bon moment. Ce fut mon cas.
J'ai apprécié ma lecture, j'ai admiré les prouesses de l'auteur car c'en est une de réussir à rendre cette histoire facile et agréable à lire, malgré toutes les loufoqueries, qu'il faut voir surtout comme un hommage aux écrivains de science-fiction passés (et à venir !) qui parfois, dans leurs délires d'écrivains, imaginent tout et n'importe quoi, frisant souvent le ridicule mais parfois aussi le génie, la frontière entre les deux étant très mince. L'illustration de la couverture est également un bel hommage à tous les délires de ces écrivains, ratés ou non, et reflète parfaitement le contenu absurde et loufoque du roman.
Mais ce n'est pas un livre que je conseillerai à tout le monde. Il faut bien avertir le lecteur de ce qu'il va rencontrer en entrant dans la folie de Connerland !