Edimbourg, un ingénieur inspecte les bâtiments d'une ancienne école qui doit être rénovée. Arrivé sur le toit, il se retrouve face à un squelette humain. L'affaire est confiée à Karen Pirie, inspectrice spécialisée dans les "cold case", et à son équipe du département des affaires non classées.
Durant la même période, des anciens militaires et responsables politiques originaires de l'ex-Yougoslavie sont assassinés un peu partout en Europe par un mystérieux justicier. Leur point commun : ils ont tous été mêlés à des atrocités perpétrées dans les Balkans pendant les guerres des années 90. Deux avocats du Tribunal pénal international sont chargés par leur hiérachie de retrouver le responsable de ces assassinats. Très vite, un nom apparaît comme principal suspect car il a le profil idéal pour venger les horreurs commises à l'encontre de ses compatriotes : Dimitar Petrovic. Cet homme, ancien général de l'armée croate, a disparu depuis huit ans sans laisser de trace, en abandonnant sa compagne Maggie, professeur à Oxford, rencontrée à Dubrovnik pendant le siège de la ville.
Étrangement, son nom réapparaît lors de l'enquête de Karen Pirie, grâce à une carte de chambre d'hôtel retrouvée dans les vêtements du squelette permettant à l'inspectrice de faire un lien avec Dimitar Petrovic.
Karen va devoir enquêter sur ce général et sa compagne Maggie et très rapidement se rendra compte qu'elle sera obligée de remonter le fil de l'histoire jusqu'en Croatie pour élucider cette affaire qui trouve son origine pendant les guerres de l'ex-Yougoslavie.
L'intérêt essentiel de ce polar de Val McDermid n'est pas l'enquête sur le squelette et les causes de la mort mais plutôt la plongée dans les méandres de l'histoire de la guerre des Balkans lors de la dissolution de la Yougoslavie. On redécouvre un conflit, marqué par des massacres de chaque côté et des crimes de guerre qui trouvent leur source dans les antagonismes ancestraux présents dans cette région depuis des siècles. Des hommes normaux sont devenus de terribles bourreaux et sont retournés ensuite à une vie normale comme s'il ne s'était rien passé. L'auteur fait allusion aussi aux ravages causés par les nationalismes et à la longue litanie d'exactions, d'horreurs et de vengeances qu'engendrent ceux-ci quand ils s'affrontent.
Je dois reconnaître que les passages du journal de Maggie ne m'ont pas vraiment passionné, je les ai lus en diagonale et même s'ils expliquent la vie en Croatie au moment de la guerre, ils sont pour moi superflus.
Un dernier bémol sur le dénouement, un peu rapide à mon goût même si on sent venir le coup.
Bref, un livre intéressant pour le sujet qu'il aborde et un peu moins pour son enquête.
