Moins de vingt-quatre heures après son premier affrontement avec des vampires, Ange Bernier se retrouve à la tête de sa propre unité de police, la Division Givre. Malheureusement, leur première mission est loin d’être un franc succès. Appelés pour s’occuper d’un vampire sauvage errant dans les réserves du Louvre, les membres de la division ne doivent leur salut qu’à la chance. Pire encore, Ange est mordue par le vampire et ne tarde pas à manifester d’inquiétants symptômes.
Pendant ce temps, Vorloff, tueur à gages et humain de son état, vient accueillir à Paris une très ancienne vampire répondant au nom de Princesse Erika. Cette dernière a été envoyée par le Conseil de l’est pour faire le ménage dans la capitale et bien sûr son chemin ne va pas tarder à croiser celui d’Ange.
Ce volume s’inscrit dans la continuité directe du livre précédent. On y retrouve Ange et son fidèle coéquipier Valentin, qui n’ont décidément pas encore eu le temps d’absorber le choc de l’existence des vampires. La création de la division Givre est également l’occasion de rencontrer quelques nouveaux personnages secondaires. Parallèlement aux aventures d’Ange, des chapitres nous renseignent sur les faits et gestes de Vorloff et de Princesse Erika, méchants attitrés de cet ouvrage.
J’ai été un peu moins séduite par la structure du récit dans ce tome-ci. La division Givre disparaît des radars passée la première moitié du livre et les passages dévolus à Ange bifurquent sur une tout autre intrigue. D’ailleurs, celle-ci est loin d’être résolue à la fin du récit et appelle à lire la suite pour en apprendre plus... alors même que le livre s’arrête en plein milieu d’une scène d’action.
L’action est d’ailleurs toujours au rendez-vous et les aventures d’Ange nous emmènent à nouveau dans divers lieux iconiques de la capitale. Voilà qui devrait plaire aux amoureux de Paris ! Les âmes sensibles sont cependant priées de s’abstenir car le volume déborde d’hémoglobine, et même de rapports sexuels pour le moins sanglants. Le style d’écriture de Jean Vigne ne fait pas dans la dentelle : les descriptions crues ne nous sont pas épargnées, les discours et pensées des personnages sont retranscrits de manière très familière, limite vulgaire, et les héros eux-mêmes sont presque tous des durs à cuire.
Les personnages sont loin d’être appréciables. Les méchants sont de véritables psychopathes doublés de pervers, ce qui paraît cohérent, mais Ange elle-même n'est pas... un ange. Méprisant tout le monde, constamment sur les nerfs et vulgaire, elle est à l’opposé de la demoiselle en détresse mais ne rentre pas non plus dans la catégorie des femmes fortes qu’on admire. Cette absence de figure héroïque colle tout à fait à l’atmosphère très glauque de la série, même si j’aurais préféré y trouver au moins un personnage sympathique. Sur une autre note, les noms des personnages secondaires m’ont parfois paru détonner avec le reste du récit, très pince-sans-rire : comment ne pas trouver comique le nom de Princesse Erika par exemple ?
Jean Vigne nous offre ici encore une vision très hardcore et personnelle d’un roman bit-lit, à conseiller aux fans d’action, de violence et de héros à qui on ne la fait pas.