Les Chroniques de l'Imaginaire

Le grand incendie (Une enquête de Louis Fronsac - 16) - D'Aillon, Jean

Nous sommes en 1666, la France vient de déclarer la guerre à l'Angleterre. A Londres, sir Hollis, ancien ambassadeur en France, est chargé de retrouver pour son roi Charles II les bijoux de la couronne, qui ont été vendus par la reine mère en France. On lui demande en particulier de récupérer le plus précieux d'entre tous : le saphir des Stuart. Comme il doit se rendre en France pour des négociations avec des émissaires français, il lui est demandé de prendre contact avec Louis Fronsac dont la réputation et la perspicacité ont traversé la Manche.

Pendant ce temps à Paris, Gaston de Tilly, maître des requêtes pour le roi, reçoit deux lettres d'une ancienne amante. L'une lui annonce que Marie-Françoise, qu'il avait failli épouser, est décédée d'une longue maladie. L'autre contient une information particulièrement surprenante : Gaston a un fils de vingt ans prénommé César. Elle lui demande, dans sa lettre posthume, d'intervenir car leur fils est prisonnier des Anglais. Lors de l'enterrement, Gaston a la surprise de rencontrer son fils qui s'est échappé des geôles anglaises. En le voyant, il n'a aucun doute sur sa paternité, César a la même chevelure rousse, la même fougue que lui. Bon sang ne saurait mentir !

César lui déclare qu'il veut retourner en Angleterre pour se venger de ceux qui sont responsables de son emprisonnement et Gaston, reconnaissant là le caractère des Tilly, décide de l'accompagner.

A Mercy, où se trouve le château de Louis Fronsac, celui-ci reçoit la visite de sir Hollis venu lui exposer sa requête. Après l'avoir patiemment écouté, Fronsac décide de refuser d'enquêter car il n'a jamais mis les pieds en Angleterre, qu'en plus la peste sévit à Londres, et qu'enfin les affaires de la couronne britannique ne le passionnent pas. Peu de temps après, les Fronsac se rendent à Paris pour rencontrer Gaston qui leur avait annoncé l'existence de son fils. Lors de leur discussion sur les intentions de ce dernier, Louis s’aperçoit que les noms des personnes dont César veut se venger sont les mêmes que ceux mêlés à la disparition du saphir des Stuart.

Voilà qui suffit à notre héros pour se lancer dans l'aventure et décider de retrouver la pierre précieuse en accompagnant Gaston et son fils à Londres avec comme garde du corps le fidèle Bauer.

Ce qu'ils ignorent, c'est que de puissants ennemis, des deux côtés de la Manche, sont tapis dans l'ombre, prêts à se débarrasser d'eux à la première occasion.

Ils vont devoir les affronter dans une ville inconnue, où les pièges et trahisons sont nombreux, où la maladie fait rage et ils seront même confrontés à un terrible incendie qui ravagera Londres..

C'est encore un plaisir de retrouver les protagonistes des enquêtes de Louis Fronsac et ce d'autant plus qu'un nouveau personnage apparaît. On apprécie toujours l'incroyable complicité qui lie Fronsac et Gaston, et ce qui est intéressant dans cette intrigue, c'est qu'ils n'évoluent pas dans un milieu qui leur est familier et que leurs repères sont bousculés.

Grâce à son habituelle précision dans les descriptions, Jean d'Aillon nous donne vraiment l'impression d'être à cette époque et l'on vit pleinement l'enquête auprès de ses personnages qui découvrent comme nous le Londres d'alors.

Et comme toujours, sa petite histoire croise la route de la grande Histoire avec cet effroyable incendie qui détruisit la ville presque entièrement. Peut-être qu'effectivement, les Français étaient pour quelque chose dans ces dommages infligés à la perfide Albion...