Les Chroniques de l'Imaginaire

La mémoire du thé - See, Lisa

Sud-Ouest de la Chine, années 1990. Dans un village perdu répondant au joli nom de La source de Printemps, les habitants ne vivent que pour la culture du thé. Ils cultivent les arbres, cueillent les feuilles et, étape après étape, les transforment en galettes de thé ou les vendent à la coopérative, faisant plus de cinq heures de marche pour apporter leur récolte.

Le progrès n'est pas encore arrivé jusqu'à eux. Ils font partie d'une minorité ethnique, les Akha, avec des principes et des croyances très strictes. Par exemple, les jumeaux sont considérés comme des rejets humains qu'il faut éliminer pour ne pas déplaire aux dieux.

Li-yan est une jeune fille prometteuse. Son professeur lui conseille de poursuivre ses études, car elle est bonne élève. Elle décide de suivre ses conseils. Aussi, lorsque son a-ma l'emmène dans un jardin secret de théiers, où poussent des arbres centenaires, la jeune fille s'en moque un peu. C'est son héritage, certes, transmis de mère en fille, mais à quoi bon, puisqu'elle va partir faire ses études, qu'elle va épouser San-Pa, ce jeune homme dont elle est tombée amoureuse ?

Mais rien ne va se passer comme prévu, et lorsqu'elle tombe enceinte alors qu'elle n'est encore pas mariée avec San-pa, la sentence des Akha, résultant de leurs croyances, sera impitoyable avec elle.

C'est un roman qui se lit à deux niveaux. Il y a tout d'abord la vie de Li-yan, ses épreuves, ses échecs, ses réussites, puis la culture du thé. Le thé, et surtout le Pu'er, ce thé noir noble pouvant atteindre des prix colossaux tant il est demandé, est le second personnage principal de ce roman. On découvre sa fabrication, ses secrets, ses vertus. Il rythme la vie des Akha, la vie de Li-yan et va bouleverser leurs vies.

Très instructif, très agréable à lire, on ne s'ennuie jamais. L'écriture est sobre, simple, un peu sèche car racontée par les mots simples de Li-yan.

Je l'avoue, j'ai même versé quelques larmes à la fin du roman !