Pas de repos pour les braves ! Le capitaine Ichabod Drift, commandant la Keiko, a à peine le temps de se remettre de l'arrestation musclée de Gidéon Xanth qu'il est traîné contre son gré devant Nicolas Kelsier, un ancien employeur, qui a malheureusement les moyens de le forcer à faire ses quatre volontés. Même si tout dans cette mission déplaît à Drift, notamment le fait qu'il lui est interdit d'en dire quoi que ce soit à son équipage, la refuser serait signer son arrêt de mort.
Lui et son équipage se démènent donc pour la réussir, jusqu'au moment où ils se rendent compte qu'il est vital de l'avorter, ce qu'ils font in extremis. A partir de ce moment, ils savent être recherchés par absolument tout le monde, et d'abord par leur dangereux commanditaire. Et bien sûr, six des sept personnes à bord du vaisseau sont folles de rage contre la septième, leur capitaine à qui ils faisaient confiance, et qui les a mis dans cette situation.
Dans ce roman, l'action est à peu près incessante, du fait que les différents personnages tombent perpétuellement de Charybde en Scylla. Cela peut être fatigant pour le lecteur, mais le style léger de l'auteur, et quelques temps de pause qui permettent d'en apprendre davantage sur les membres d'équipage de la Keiko, font que pour ma part je me suis laissée porter sans difficulté.
L'ambiance m'a clairement évoqué Firefly, mais autant je me suis ennuyée en regardant la série, autant j'ai pris plaisir à cette lecture. En effet, le fait qu'il s'agisse d'un roman permet d'avoir une peinture relativement détaillée de l'évolution des entités politiques de la "Vieille Terre", ce qui donne une profondeur appréciable à l'univers mis en scène par l'auteur. Qu'on me comprenne bien : il s'agit clairement d'un space opera sans grande originalité, appartenant à la littérature de divertissement, mais il le fait de façon satisfaisante.
Pour moi, son point fort majeur réside dans les personnages, crédibles, variés et attachants. J'ai par ailleurs trouvé habile de la part de l'auteur de ne pas tout nous dire à leur propos. Bien sûr, cela lui laisse des choses à nous apprendre dans la suite de la série consacrée aux aventures du vaisseau, mais j'ai trouvé réaliste la façon dont il rappelle que bien souvent on est loin de tout savoir à propos de quelqu'un que l'on côtoie. Un détail qui m'a plu également, c'est de nous présenter un vaisseau spatial totalement différent dans sa forme des vaisseaux marins terrestres : et en effet, pourquoi se soucier de formes aérodynamiques dans le vide de l'espace ?
En somme, si vous cherchez les aventures spatiales sans prise de tête d'une bande de personnages originaux, ce roman semble fait pour vous. Je précise pour finir que même s'il s'agit du premier tome d'une série en cours, il peut parfaitement se lire seul. Une dernière note à l'intention des (autres) ailurophiles : le dédicataire du roman est "Spike le chat" ! Craquant...