Les Chroniques de l'Imaginaire

La plus agaçante des femmes (Les survivants - 2) - Galen, Shana

Lady Juliana, dernière fille encore en vie du comte St-Maur, ne se remet pas de la mort en couches de sa sœur aînée. Elle décide de s’investir corps et âme dans l’une des œuvres de charité soutenue par sa sœur, l’orphelinat Sunnybrooke, même si cela implique pour elle de s’installer dans un bâtiment délabré en compagnie de dix jeunes garçons intenables et, bien sûr, en plein cœur de l’un des quartiers les plus dangereux de Londres.

Neil, fils illégitime du marquis de Kensington, est resté traumatisé par sa participation aux guerres napoléoniennes. À la suite de la mort de son demi-frère Christopher sur le champ de bataille, il a participé aux missions d’un commando d’élite redouté pour ne pas craindre la mort. Lorsque que son père lui demande de rendre service à l’un de ses vieux amis, le comte St-Maur, en ramenant sa fille à la maison, Neil obéit par réflexe. Le jeune homme s’interroge encore sur la raison pour laquelle il a survécu et espère convaincre rapidement Lady Juliana de délaisser les orphelins. 

La description de la vie à l’orphelinat est assez bien réalisée. On parvient même à différencier les dix orphelins les uns des autres, même si leur personnage ne tient souvent qu’à une caractéristique. Par exemple, Charlie parle avec son pouce dans la bouche. Malheureusement, les personnages de Juliana et Neil sont aussi réduits à leur strict minimum : Juliana souffre de la perte de sa sœur, est maternelle et entêtée tandis que Neil souffre de la perte de son frère, est militaire jusqu’au bout des ongles et entêté. Le titre n’est d’ailleurs pas vraiment en rapport avec la personnalité de Juliana. On peut difficilement la qualifier d’agaçante : elle apparaît comme quelqu’un de déterminé mais de manière assez pragmatique et rationnelle. Autre aspect déconcertant, les deux protagonistes sont en période de deuil mais cette idée n’est pas exploitée autant qu’elle aurait pu l’être : si la mort d’un membre de leur fratrie les plonge personnellement dans la détresse, ce n’est pas ce qui les pousse à se rapprocher l’un de l’autre. 

Le livre comprend également un peu d’action puisque la mauvaise influence du quartier déteint sur les orphelins et le personnel de l’orphelinat, et que le chef de gang local en a après Juliana et son argent. Ces scènes d’action se concentrent plutôt sur la fin du récit et lui redonnent un peu de souffle. 

La plus agaçante des femmes est donc une romance sympathique, à défaut d’être insolite, et devrait facilement trouver son public parmi les adeptes de la collection.