Les Chroniques de l'Imaginaire

50 nuances de gras, l'elfe qui aimait trop les frites (50 nuances de gras, l'elfe qui aimait trop les frites - 1) - Synecdoche

Naoe, jeune Japonais, est chiropracteur dans un institut de soins. Chaque jour, il soulage les maux corporels de ses clients et leur donne des conseils pour améliorer leur état de santé. Lorsque sa supérieure lui demande, terrorisée, de s’occuper d’une de ses clientes à sa place, Naoe est intrigué mais accepte. Sa vie va alors basculer du tout au tout. Sa cliente n’est autre qu’Erufuda, une elfe incapable de rentrer dans son monde car son amour des frites humaines lui a fait prendre trop de ventre. Or, elle doit absolument faire le même poids qu’à son arrivée pour pouvoir repartir. 

À la suite de sa rencontre avec Erufuda, Naoe va remarquer de plus en plus de créatures surnaturelles. Toutes ont pris du poids sur une zone bien précise de leur corps et toutes veulent en perdre. Naoe a donc fort à faire !

J’ai reçu ce manga avec un petit fascicule élaboré par l’éditeur Doki Doki, mimant un journal people, que j’ai trouvé très bien fait. Il m’a amenée à penser que ce manga se destinait plutôt aux adeptes de fantasy et de nourriture. Après quelques pages de lecture, j’ai reconsidéré cette opinion. 

Ce premier tome nous présente certes une galerie de personnages surnaturels intéressante, chapitre après chapitre. Le principe est bien trouvé car l’on se demande à chaque fois sur quelle créature Naoe va bien pouvoir tomber. Toutefois, les fans de fantasy et de nourriture risquent d’être déçus car il en est très peu question. C’est tout juste si l’on voit Erufuda comparer ses types de frites préférés lors d’une scène ou deux.

Ces créatures surnaturelles sont toutes des femmes – ou du moins, de sexe féminin – et de formes pour le moins généreuses. Les plans sur les fesses, les seins, le ventre, les cuisses et que sais-je encore sont omniprésents. Ces personnages ne sont jamais vraiment montrés de manière asexuée et ce serait de toute manière difficile vu leurs formes proéminentes. Au passage, même si les personnages se plaignent d’être gros, ce n’est pas vraiment le cas. Erufuda, qui se plaint d’un gros ventre, a par exemple un petit bourrelet à ce niveau, à peine visible, mais surtout d’énormes fesses et une énorme poitrine. La plupart des blagues du récit tournent autour de ce physique, les protagonistes se retrouvant souvent de leur propre fait dans des situations ridicules dévoilant leurs formes. 

On pouvait néanmoins s’attendre à cette particularité étant donné le titre du manga mais aussi le fait qu’il soit destiné à un public âgé de quinze ans et plus. À noter : le personnage de Naoe est quant à lui dessiné de manière assez quelconque et toujours mis en scène de manière neutre, ce qui offre un intérêt limité pour ceux et celles préférant les corps masculins.

Un élément détonne avec ce registre : les conseils sportifs de Naoe. En effet, chaque fois qu’il rencontre l’une de ces créatures, Naoe lui donne des conseils pour mieux manger et pour réaliser une activité physique ciblant la zone où elle souhaite perdre du poids. Ce mélange de genre m’a plutôt étonnée. À ma connaissance, ces conseils sont plutôt pertinents, même s’ils ne m’ont pas apporté grand-chose ! 

En résumé, 50 nuances de gras s’adresse prioritairement aux personnes aimant les mises en scène de corps féminins dans des situations incongrues ou à la rigueur à celles recherchant quelques pistes sur les exercices à faire pour perdre du poids.