Pour Takeo aussi, il arrive que des souvenirs heureux remontent à la surface. C'est justement le cas en ce moment, alors qu'il se met à penser à Sayuri, un amour de jeunesse avec qui il comptait bien se marier. Mais la réalité n'est plus celle-ci, lorsqu'on vient le réveiller pour lui demander de rejoindre Maître Akari.
Au même moment, dans le quartier d'affaires d'Osaka, ce sont des hommes redoutablement armés qui attaquent les employés d'un établissement. Kinichi et ses hommes massacrent tous les témoins, y compris celui qui leur a indiqué où était le dernier morceau de Ionuchi, particulièrement attendu par Masayo, qui a la rancune tenace, depuis la mort des Sœurs de l'Ombre... Elle compte maintenant sur le Ionuchi pour obtenir toute la puissance de Agetsuhime No-Kami...
En attendant, c'est dans la région de Kansai qu'on retrouve Takeo, en train de jouer avec des enfants fous de joie. Takeo, Maître Akari et Sekiyo sont sur le point de se mettre en route pour voir un médecin à Hokkaido, lorsqu'on apporte une lettre à Takeo. Une lettre qui parle de la présence de Sayuri au Nord du village de Showa. De quoi déboussoler sérieusement Takeo, qui ne se doute pas encore qu'il va tomber dans un piège tendu par Masayo. Un piège qui va le mener au fond d'un trou, après que cette dernière lui aura ravivé la mémoire sur les Sœurs de l'Ombre.
Takeo est ainsi désarmé, au fond d'un puits, où se trouve un autre homme, bien mal en point. Et les choses empirent lorsque l'immonde créature qui vit là fait son apparition. Il faudra tout le talent de Takeo pour vaincre un adversaire qui se présente comme étant à sa mesure...
Ce treizième tome de Samurai ne manque pas de charme, c'est ce qu'on se dit très rapidement, notamment avec ce rêve de Takeo, accompagné des dessins très réussis et détaillés de Cristina Mormile. Des progrès ont été faits depuis le dixième tome, et cela est bien agréable à constater. Cristina Mormile réussit à rendre ses personnages parfaitement convaincants, tout en apportant un soin particulier aux différents décors de ce Japon féodal.
Il est à noter que les couleurs de Lorenzo Pieri sont, elles aussi, parfaitement réussies et convaincantes. Le tome est empreint de différentes atmosphère, entre des passages en forêt, en montagne, ou dans le fonds d'un puits sordide bien plus glauque. A chaque fois, les atmosphères font mouche.
Au niveau du récit, Jean-François Di Giorgio joue avec les vieux souvenirs agréables de son personnage central. On le voit ainsi sous un aspect vulnérable, ce qui le rend particulièrement attachant. Encore un excellent point de ce côté, donc. Pour le reste, l'action est très présente, avec des scènes de combat intéressantes, convaincantes car pleines de mouvements ! Samurai est une série qui a largement fait son trou, notamment avec deux spin-offs qui sont développés. Elle a encore de beaux jours devant elle, avec des tomes de cette qualité.