À vingt-six ans, Susannah Redmond a renoncé à l’idée de se marier et d’avoir un enfant pour pouvoir élever ses trois sœurs cadettes et prendre soin de son père, un révérend irresponsable. Sous la chaleur de Virginie, le travail de la ferme est rude et la jeune femme peine à s’en tirer. Incapable de verser un salaire satisfaisant à un ouvrier agricole, elle décide d’acheter un homme, plus exactement un forçat anglais nommé Ian. Malheureusement, une fois lavé et soigné, celui-ci s’avère diaboliquement séduisant et ne la laisse pas insensible.
Si je n’ai pas détesté ma lecture, les protagonistes de ce roman ne m’ont pas séduite. Tout d’abord, Susannah s’offre un esclave. Certes, on apprend que ses sœurs et son père ne sont pas d’accord avec sa décision mais ils cèdent tout de même bien facilement. Certes (bis), la jeune fille indique qu’elle le fait par compassion, libère l’homme de ses entraves et le considère comme un domestique, mais elle ne déchire pas pour autant son contrat de propriété et menace même à plusieurs fois de le revendre à des propriétaires de plantation cruels envers leurs esclaves. Son caractère est très peu équilibré : elle se montre dévouée et compatissante mais aussi jalouse, colérique et impulsive. En bref, je ne l’ai pas du tout aimée.
Ian est à peine mieux loti. Il se comporte comme un goujat, notamment lors de certaines scènes de sexe. La première s’apparente d’ailleurs presque à un viol mais bon, le pauvre était endormi donc ça l’excuse de tout apparemment.
On comprend également mal certaines des motivations ou des revirements de ces personnages qui ne semblent pas logiques au vu de leur caractère. Je n’ai par exemple pas compris comment ou pourquoi les héros étaient tombés amoureux. Cela ne fonctionne pas pour moi.
Le roman comporte pourtant plusieurs points positifs : le style d’écriture est fluide et le rythme maîtrisé. On ne s’ennuie pas, Karen Robards parsemant même son récit de quelques scènes d’action. La personnalité des sœurs est également bien étudiée, de Mandy la frivole à Sarah Jane la grenouille de bénitier en passant par Emily la timide. L’éducation très puritaine des sœurs apporte d’ailleurs une certaine touche d’exotisme au récit. Enfin, le récit a quelques traits d’humour, notamment lors des quelques passages se déroulant en Angleterre, certaines situations apparaissant comme cocasses.
En résumé, je pense que c’est surtout une question de tempérament qui m’a laissée à l’écart de ce récit. Les lecteurs de romance qui aiment les actions prenant place aux États-Unis et qui n’ont pas peur des scènes de disputes y trouveront sans nulle doute satisfaction !