Les Chroniques de l'Imaginaire

Aimer à Venise (Escapades amoureuses - 2) - Alexander, Victoria

Lady Wilhemina Bascombe a profité dix années durant d’un mariage pour le moins scandaleux puisqu’elle s’était enfuie à dix sept ans pour épouser Lord Georges et que le couple s’était ensuite illustré par son mode de vie faste, son amour des réceptions et des intrigues de cour. Malheureusement pour Wilhemina, Georges est décédé d’un accident et la jeune veuve doit à présent faire face aux nombreuses dettes de son époux, dont elle ignorait bien sûr tout du temps de leur union. 

Après être parvenue à éponger le plus gros de la dette, il ne lui reste plus qu’un obstacle pour regagner son indépendance financière : mettre la main sur le précieux tableau légué par sa grand-mère que son époux avait mis en gage auprès d’un comte vénitien. N’ayant pas les fonds pour se rendre seule à Venise, elle décide de servir de guide à un groupe d’Américaines en voyage touristique. 

Dante Montague a hérité du musée de son grand-père, collectionneur d’œuvres d’art. Lui-même amoureux de peinture, il prend très à cœur la gestion de son patrimoine. Aussi, son sang ne fait qu’un tour lorsqu’il découvre que l’une des pièces d’un triptyque de renom n’est qu’une copie ! Or, il est sûr que la pièce acquise par son grand-père était un original. Il découvre que cet original n’est autre que le tableau qu’une certaine Lady Wilhemina Bascombe tente de récupérer à Venise. Dante décide donc d’accompagner sa sœur et sa nièce, seules Anglaises du groupe d’Américaines guidé par la fameuse Lady. Il décide de tout faire pour récupérer son tableau, quitte à sortir un grand numéro de charme.

Contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, le plus gros de l’action d’Aimer à Venise ne se déroule pas dans la Cité des Doges. Le voyage touristique comporte en effet plusieurs étapes qui sont autant d’occasions de découvrir les villes visitées par les protagonistes. La première étape nous amène donc à Paris, en pleine exposition universelle de 1889, avec sa fameuse Tour Eiffel tout récemment construite, mais aussi au Louvre ou dans des boutiques de mode jadis en vue. L’amour de Dante pour l’art et la totale ignorance de Lady Wilhemina pour ce domaine permet à l’auteur de disséminer çà et là quelques remarques intéressantes mais qui ne sont jamais trop présentes.
La seconde étape est à Monaco, un peu moins décrite que Paris, mais qui insuffle un nouveau rythme à la romance entre Dante et Wilhemina grâce à l’introduction d’un nouveau personnage, à travers un ancien ami de la jeune veuve et donc un rival potentiel pour Dante. C’est ensuite au tour de Vérone d’être découverte à travers les yeux des protagonistes, puis, enfin et plus rapidement, de Venise. 

Le rythme de la romance est bien trouvé. On oscille entre les avancées et les reculs dans la relation des deux protagonistes au gré de leurs états d’âme et des révélations qu’ils se font l’un à l’autre. Heureusement, ces disputes semblent toujours plus ou moins crédibles et ne sont pas suffisamment fréquentes pour lasser le lecteur. 

Les personnages secondaires sont nombreux mais parviennent à garder une personnalité propre : Marian l’Américaine bavarde, sa fille Geneva l’érudite, Jane la timide et ses deux filles jumelles Emma et Tillie, Rosalind, la sœur de Dante et sa fille et nièce de Dante, Harriet… On apprécie de voir éclore entre ces femmes des relations amicales en parallèle de la romance.

Pour résumer, Aimer à Venise est une histoire d’amour et d’amitié qui nous entraîne à la découverte de belles villes européennes à l’aube du XXème siècle. Ce roman offre donc un moment d’évasion et de détente qu’apprécieront les amateurs de voyages romantiques et sensibles à l’art. Il peut en outre tout à fait se lire indépendamment du reste de la série des Escapades amoureuses.