Les Chroniques de l'Imaginaire

Le pardon (Les amants de Londres - 2) - Heath, Lorraine

Infirmière lors de la guerre de Crimée, Mercy revient en Angleterre avec un enfant, celui de Lord Stephen, coureur de jupons invétéré, réputé mort sur le front. Mercy se présente au domicile du frère de Stephen, le duc d’Ainsley, afin d’assurer l’avenir du bébé. Elle découvre alors avec stupeur que Stephen est toujours en vie mais gravement blessé et amnésique. Elle oscille dès lors entre la joie, puisqu’il se propose de l’épouser, et la crainte qu’il ne découvre le terrible secret entourant la naissance de son fils. 

Voilà encore une romance où tout serait résolu simplement si les protagonistes étaient résolus à discuter de leurs problèmes plutôt que de les cacher sous le tapis. Qu’importe puisque cela fait justement tout le sel de cette histoire ! Le lecteur lui-même n’est pas au fait de tous les secrets que cache Mercy et les découvre au même rythme que Stephen. Bien que l’issue de l’histoire d’amour entre Mercy et Stephen ne fasse pas de doute, on est donc régulièrement surpris par certaines révélations.

La thématique principale de cette romance est en outre intéressante et bien traitée : si les deux protagonistes sont rentrés en Angleterre, la guerre occupe une part très importante du récit. Elle a des conséquences physiques et psychiques sur Mercy comme sur Stephen et tout deux s’interrogent sur leur propre valeur en tant qu’être humain à la suite de leur expérience dans un hôpital de fortune pour l’une, sur le champ de bataille pour l’autre. L’auteure décrit les conditions de vie éprouvantes durant la guerre ou encore le sentiment de détachement éprouvés par les soldats à leur retour au monde « normal » avec une certaine précision historique et sans misérabilisme. De plus, Lorraine Heath trouve le juste milieu entre l’évocation de ces éléments, assez sombres, et l’avancée de la romance.

Le pardon est donc une romance autour de la reconstruction de deux êtres traumatisés par la guerre mais toujours animés de principes moraux, qui plaira aux amateurs du genre. Elle peut se lire sans avoir lu le premier tome de la série.