Les Chroniques de l'Imaginaire

Le secret de Platon - Vervisch, Gilles

Etienne Van Langh est introverti, facilement angoissé, et peu intéressé par ses études, au grand désespoir de sa mère avocate. Il commence toutefois à changer en assistant aux cours d'histoire d'Henri Castille, un professeur jeune et charismatique, aussi il s'inscrit au voyage en Crète que ce dernier propose.

Il part donc, en compagnie de son meilleur ami, Cali, qui a bénéficié d'une défection, et de quelques autres étudiants qu'il a rencontrés à la fac. Au cours de ce voyage, il fait également la connaissance du professeur Eugène Loeve, qui est apparemment passionné par les grands mythes diluviens, et notamment l'Atlantide, et de Phalène Mejor, une fort jolie fille de son âge, ancienne élève de Castille, qui l'a invitée à se joindre à l'expédition.

Le voyage est émaillé d'incidents plus ou moins graves : le professeur Loeve échappe de justesse à un accident qui aurait pu être mortel, la chambre de Phalène est fouillée et, surtout, le professeur disparaît un beau matin, dans la baie de Santorin, sans que personne sache où, ni comment il a bien pu faire.

A leur retour en France, Phalène, Etienne et Cali participent à une soirée d'introduction à une sorte de société secrète, la Nouvelle Athènes, dont la figure de proue, Frédéric Schwartz, fascine Etienne. Peu à peu, la Nouvelle Athènes et son leader prennent toute la place dans la vie d'Etienne, qui se brouille avec Cali et s'éloigne de Phalène.

Ce roman est intéressant en ce qu'il met en scène de façon précise et crédible le fonctionnement sectaire, et surtout la façon dont un gourou peut s'attacher des personnes immatures ou en recherche de reconnaissance. Par ailleurs, ceux qui ne se sont jamais souciés de l'histoire de l'Antiquité, ni de philosophie pourront éventuellement apprendre en se distrayant.

Le revers de cette médaille, c'est qu'à ceux qui n'ont pas vraiment besoin qu'on leur explique le mythe de la caverne, ou la généalogie d'Ariane, le roman peut paraître un peu creux, avec des personnages manquant de profondeur, même lorsqu'ils sont décrits comme charismatiques.

Premier roman d'un professeur et vulgarisateur connu de philosophie, cette histoire trahit les habitudes d'écriture de son auteur. Elle n'en reste pas moins une agréable lecture d'été sans prise de tête, que les amateurs du Da Vinci code, ou des théories conspirationnistes, devraient apprécier particulièrement.