Voilà dix ans que Camille Leyland vit sous une fausse identité auprès de deux vieilles dames un peu excentriques, expertes des messages codées travaillant pour le service de renseignement britannique. Camille se fait passer pour leur nièce mais a en réalité été arrachée à sa vraie famille étant enfant pour devenir une espionne à la solde des Français. N'ayant plus de contacts avec la France depuis plusieurs années, Camille se croit tirée d’affaire et pense vivre une vie tranquille, loyale à la Couronne britannique. C’est compter sans la lettre de chantage qu’elle reçoit un jour de la part d’un espion français.
Thomas Paxton est un espion britannique mais fut formé par les Français durant son enfance. S’il n’a jamais trahi son pays, ses supérieurs et collègues doutent de lui lorsqu’ils découvrent enfin la vérité sur son apprentissage. Il ne leur facilite pas les choses en reprenant contact avec une jeune femme ayant été formée au même endroit et se faisant à présent appeler Camille Leyland.
Le maître de la vérité, tome 5 de la série des Spymasters, est une romance on ne peut plus truffée d’espions : espions français, espions britanniques, agents doubles voire triples, pègre londonienne, mafia toscane… Tout ce petit monde transite autour de Thomas, Camille et du fameux maître chanteur.
Bien entendu, la romance occupe également une part importante du récit. On apprend à connaître le passé commun des deux protagonistes et la manière dont ils se sont liés d’amitié étant enfants. L’éclosion de leurs sentiments amoureux est bien amenée et assez crédible. La question sentimentale occupe d’ailleurs une place beaucoup plus importante que la question du désir physique – ce qui s’avère un point positif pour moi. Les adeptes de scènes érotiques risquent d’ailleurs d’être déçus car l’ouvrage ne comporte qu’une scène de ce type, relativement courte et axée sur les sentiments, mais plutôt originale : contrairement à la plupart des romances, le héros est ici le plus inexpérimenté des deux.
Tout ce qui tourne autour de l’espionnage apparaît moins crédible que la romance. C’est un joyeux imbroglio et la plupart des espions et membres de la mafia rencontrés sont un peu trop confiants et coulants à l’égard de nos héros à mon goût. Malgré la description rapide de certains actes sordides, l’atmosphère reste donc assez bon enfant. Cela ne veut pas dire que l’action n’est pas au rendez-vous, au contraire ! Entre les filatures, le repérage de lieux, l’élaboration de plans risqués ou le désamorçage d’engins explosifs, on n’a pas le temps de s’ennuyer une minute !
En quelques mots, le maître de la vérité est une romance qui plaira aux adeptes d’histoires d’amour sur fond d’espionnage qui préfèrent les sentiments et l’action aux scènes torrides. Par ailleurs, ce roman peut tout à faire se lire de manière indépendante des autres ouvrages de la série et est d'ailleurs présenté comme un stand-alone par les éditions J'ai lu.