Un étrange voyageur, portant un cercueil sur son dos, traverse les décombres d’un village en ruine lorsqu’il est pris en chasse par une meute de gobelins. Alors qu’il va être encerclé, une main apparaît de nulle part et l’entraine dans une église rendue magiquement invisible yeux des gobelins et autres démons.
C’est ainsi que Sawyer Riseman fait la rencontre des survivants de Santos. Isolés du monde extérieurs depuis plusieurs années, ils vivent en autarcie grâce aux composants magiques découverts dans les réserves de l’église. Leur espoir réside dans l’extraction de la magie d’os de dragon ancien. Cette opération prendra encore plusieurs années, mais la puissance résultante sera tellement importante qu’elle permettra aux habitants de balayer les gobelins et de reprendre possession du village.
Malheureusement, en croyant sauver une jeune femme des gobelins, les gardes font entrer dans le sanctuaire un Jaberwocky dont la force dépasse celle de la magicienne émérite qui protège les survivants…
Sawyer parcourt ce monde plein de danger car il est persuadé qu’il peut ressusciter Rosalie, l’amour de sa vie, grâce à la recette de l’homme mort dont il possède un exemplaire. L’entreprise est périlleuse, car il lui faut réunir presque cent cinquante composants, allant d’un os de dragon ancien à la poussière d’une dark fairy. Mais il est convaincu que la recette fonctionne. Car lui-même a été ressuscité par Rosalie en utilisant cette recette. Ce qui lui a malheureusement coûté sa vie, car c’est l’ultime ingrédient de la recette. Sawyer est donc maintenant un mort-vivant doté d’une capacité de régénération quasi illimitée. Néanmoins, son humanité n’a pas du tout été altérée. Il n’hésite pas à rendre service quand il le peut, faisant confiance très facilement aux personnes qu’il croise. Et plus que tout, il reste un amoureux transi qui ne vit que pour ''sa'' Rosalie qu’il transporte pieusement avec lui dans le cercueil qui lui sert de sac à dos.
Jouant avec finesse sur les registres grave de la mort et léger de l’amoureux naïf prêt-à-tout-pour-sa-Rosalie, Hidenori Yamaji nous fait découvrir un héros particulièrement attachant. Ou plutôt un couple de héros car les nombreux flashbacks nous permettent de découvrir Rosalie et ses aventures passées. Ils m’ont donné envie de suivre leurs péripéties dès les premières pages. Les blagues sont nombreuses, mais elles n’empêchent en rien les réflexions sur des sujets plus graves. Plus particulièrement sur la douleur provoquée par la perte d’un être aimé, qui revient dans plusieurs chapitres de ce premier tome. Le style graphique adopté par l’auteur est vif, enjoué et utilise régulièrement des visages caricaturaux. L’univers de Marry Grave est lui aussi réussi. Mais, contrairement à ce que laisse penser la couverture, il est plutôt médiéval fantastique (orcs, gobelins, magicien, etc.) que dark fantasy.
Ce premier tome de Marry Grave est plein de promesses. Le couple de héros est attachant et on a vraiment envie de suivre leurs aventures dans les prochains tomes.