Les Chroniques de l'Imaginaire

Sentinelle (Covenant - 5) - Armentrout, Jennifer L.

Arès, le dieu de la guerre, met le monde à feu et à sang. Les mortels se lancent dans des guerres totales et sont même sur le point de faire usage de l’arme nucléaire dans certaines parties du globe. Arès les utilise en outre pour renforcer ses propres troupes de Sang-mêlés et de Sang-purs. 

Retranchés dans l’Université du Dakota du Sud, Alexandria et ses amis doivent mettre au point un plan pour l’empêcher de nuire. En tant qu’Apollyon, Alex est l'une des seules à pouvoir détruire le dieu mais sa dernière rencontre avec lui a bien failli la tuer. Elle va donc devoir se trouver des alliés de poids. Malheureusement, les deux hommes prêts à venir à sa rescousse sont tout sauf recommandables et risquent en outre de mettre à mal sa relation avec le bel Aiden. 

Sentinelle est le cinquième et dernier tome de la série Covenant. Si jusque-là la série n’avait fait que gagner en profondeur, ce tome final m’a un peu déçue car j’en attendais sans doute trop. De gamine insupportable et irréfléchie dans les premiers tomes, Alexandria a effectivement gagné en maturité au fil des épreuves qu’elle a traversées. Sa mue s’est toutefois plus ou moins achevée dans le tome précédent, Apollyon

De même, les aventures amoureuses de la jeune femme ont connu des hauts et des bas au cours de la série mais se sont plus ou moins stabilisées à partir de la novella Elixir. Si ce tome-ci tente de réintroduire une certaine tension à ce niveau, cela ne fonctionne hélas plus vraiment ! L’héroïne est trop mature et sa relation avec Aiden trop solide pour se laisser prendre à ce jeu.

Au rang des points négatifs, j’ai également regretté de ne pas voir davantage les effets des nombreuses guerres évoquées. Nos héros sont coupés du monde des humains et, même si on entend bien parler de la guerre et des pertes humaines, tout cela demeure un peu trop abstrait pour que l’on se sente concerné. 

Enfin, dernier bémol, la fin m’a justement laissée sur ma faim. Sans trop en dévoiler, on pense que la série va s’achever d’une certaine manière, assez audacieuse, mais non, elle finit autrement. Le procédé est un peu facile, à mon sens. Cela rend le tout bien moins percutant et c’est dommage surtout parce que la « première » fin comme la « seconde » sont du même registre (positif ou négatif, à vous de lire pour le découvrir !). La première aurait donc pu convenir aisément.

Mais assez parlé des points négatifs… car en réalité, ils n’en sont pas vraiment et je vais donc faire machine arrière sur certains d’entre eux ! 

Ce tome nous offre en effet une Alexandria métamorphosée par rapport au premier tome de la série. On ne peut que mesurer le chemin parcouru. L’évolution psychologique des personnages est en effet un réel atout de la série. Cette évolution n’est pas focalisée sur Alex mais concerne plus largement tous les protagonistes, même les plus secondaires. Chaque personnage évolue donc conformément à sa personnalité de départ et aux propres enjeux auxquels il est soumis. Rien ne semble déplacé dans ces changements. Cela démontre la bonne maîtrise qu’a Jennifer L. Armentrout de ses personnages et de son univers. On ne peut pas en dire autant de toutes les séries !

Même si la tentative d’introduire un nouveau triangle amoureux ne fonctionne pas et m’a un peu agacée au cours de ma lecture pour son côté réchauffé, une fois le livre fini, j’ai réalisé que ce n’était pas totalement une mauvaise idée. En effet, il est plutôt rafraîchissant d’avoir pour une fois affaire à une relation sentimentale dans laquelle les amoureux n’hésitent plus à se parler, à faire part de leurs doutes, de leur jalousie éventuelle, à revenir sur leurs erreurs passées. Je n’ai pas compris sur le coup que c’était ce que l’auteure souhaitait mais je crois que cette nouvelle phase de la relation entre Alexandria et Aiden a finalement influencé positivement mon opinion sur la série.

Je reste toutefois mitigée sur la déconnexion des protagonistes avec le monde des humains. Ce volume comprend toutefois son lot de scènes d’action, bien écrites, à l’image des tomes précédents.

Enfin, si la fin ne m’a pas personnellement convaincue, elle plaira sans nul doute à une grande majorité des amateurs de la série. D'ailleurs, quelle que soit la mouture (« première » ou « deuxième » fin) que vous préférez, l’auteure fait en sorte d’apporter une conclusion à la plupart des arcs narratifs de la série, qu’ils concernent Alexandria, des personnages secondaires particuliers ou l’univers dans son ensemble. Elle laisse néanmoins la porte ouverte à une suite, grâce à la disparition mystérieuse et inquiétante d’un des fameux nouveaux alliés d’Alexandria.

Pour conclure, vous l’aurez compris, j’ai eu du mal à me faire un avis tranché sur Sentinelle. Je l’ai autant aimé que détesté, probablement parce qu’il conclut une série que j’avais commencé sans en attendre grand-chose et qui s’est avérée incroyablement prenante et bien écrite. Je ne peux que vous conseiller de vous lancer dans l’aventure si ce n’est pas déjà fait !