La fille unique du duc de Carlisle, Euphemia, est de retour en Angleterre après avoir été la captive d’un sultan pendant plus de quinze ans. Bien sûr, personne dans la bonne société ne connaît rien de son histoire. La version officielle veut qu’elle ait été envoyée dans un couvent et non pas retenue dans un harem. Même le père d’Euphemia ignore toute la vérité : la jeune femme a eu un fils, Jibril.
Pour la famille d’Euphemia, le plus simple est de marier la jeune femme le plus rapidement possible pour éviter tout scandale. Elle-même consent à ce plan et espère ainsi trouver le moyen de s’échapper pour retrouver Jibril. Elle accepte donc la demande en mariage inattendue du marquis Adam d’Exley, connu comme le Fatal Marquis à la suite du décès précoce de ses deux premières épouses.
L’intrigue de ce premier tome de la série des Parias repose sur un concept pour le moins original. La rencontre de cette jeune femme habituée à l’Orient avec un homme au départ dépeint comme un Barbe Bleu moderne ne manque pas de possibilités et est dans l’ensemble bien traitée. On pourra au départ déplorer que l’accent porte davantage sur l’histoire d’Adam, moins exotique, mais les derniers chapitres rattrapent cet état de fait en proposant des scènes d’action situées en Orient.
Le rythme du récit est ainsi un peu inégal : on assiste à l’éclosion de la romance des héros à Londres, puis dans la demeure campagnarde d’Exley, de manière assez lente et avec une profusion de scènes érotiques, avant que l’intrigue propre à Euphemia ne reprenne le dessus et que le rythme ne s’accélère. Le tout est ponctué des révélations progressives que se font les deux protagonistes mais qui, malheureusement, ne sont pas inconnues du lecteur. L’alternance de la narration entre Adam et Euphemia permet en effet de discerner très vite quelles sont leurs histoires respectives. Dès lors, il s’agit juste pour le lecteur d’attendre que les héros se livrent l’un à l’autre.
La femme aux yeux verts est une romance au cadre un peu atypique, qui plaira aux lecteurs à la recherche d’un peu d’exotisme et de héros apprenant à se faire confiance.