La journée promettait d'être belle pour Yan Faucher, un jeune lycéen qui est à une journée des grandes vacances... Bientôt la mer et le soleil, plein d'amis avec des projets, notamment avec Nico qui souhaite tourner un film d'horreur avec sa vieille caméra, et aussi une jolie fille, un peu spéciale, qui s'intéresse de près à Yan. Et puis, sa maman attend un heureux événement, avec une nouvelle petite sœur qui est sur le point d'arriver. Bref, tout baigne pour le jeune Yan, en cette matinée ensoleillée.
Sauf que les choses ne vont pas se passer comme ça. Yan ne le sait pas encore, mais d'ici quelques heures il va purement et simplement mourir, en s'interposant entre un dealer et le lycéen qu'il rackette, dans le parc environnant. La journée idyllique se transforme en enfer, pour tout l'entourage de Yan, qui ne peut que s'effondrer. C'est impuissants que son frère, sa grande sœur, ses parents, grand-parents, amies et amis assistent à un enterrement d'une tristesse incroyable. Yan est ainsi enterré, et la vie doit continuer pour celles et ceux qui l'ont aimé.
Et encore une fois, les choses prendront une tournure bien étrange, un an plus tard, lorsque Yan se réveille dans son cercueil... Le jeune ado a une apparence qui n'a rien à envier aux zombies à présent, et c'est grâce à Nico, qui a entendu Yan jouer de sa trompette alors qu'il se recueillait sur sa tombe, que Yan va pouvoir sortir de terre, alors même que la police emmène celui qu'elle croit être un profanateur de sépulture. Yan parvient à retourner chez lui, et commence à se demander comment il va surprendre sa famille avec un retour aussi inattendu. Et puis, il se voit dans un miroir, pour comprendre que maintenant, rien ne sera comme avant...
Il fallait oser faire voler en éclats un certain nombre de tabous pour oser publier une telle série chez Dupuis. Preuve que l'éditeur belge en a sous la pédale, lorsque certains pensent qu'il y a un côté trop enfantin derrière certaines publications. L'éditeur parvient ainsi à tordre le cou de ses détracteurs, littéralement, avec ce surprenant premier tome de Mort et déterré, scénarisé par Jocelyn Boisvert et dessiné par Pascal Colpron, avec Usagi à la colorisation.
L'histoire, on le disait, fait ainsi voler en éclat beaucoup de choses, et de très belle manière, avec beaucoup d'humour et d'intelligence. Certes, le fait de tuer Yan, un lycéen par ailleurs très attachant, est un choix difficile à prendre, mais c'est bien là que réside tout l'intérêt de cette histoire, qui parvient à être complètement originale, bien loin des histoires de zombies à la Walking Dead, que l'on ne connaît que trop bien.
De plus, les dessins de Pascal Colpron sont d'une très grande finesse : les expressions, les silhouettes des personnages sont particulièrement travaillées, et la lisibilité est complètement mise en avant dans ce premier tome, où les événements s'enchaînent à une vitesse folle. Tant et si bien que le lecteur aura bien du mal à lâcher le tome avant de l'avoir dévoré, littéralement...
Ce premier tome de Mort et déterré est un sacré OVNI dans le monde de Dupuis, une petite pépite que l'on n'attendait absolument pas, et qui parvient à sacrément bousculer les codes et les habitudes de bon nombre de productions destinées à la jeunesse. Il me tarde franchement d'en découvrir la suite...
