Les Chroniques de l'Imaginaire

La Dame de la Brume (Wales - 2) - Jeffries, Sabrina

Catrin Price est devenue veuve le jour même de son mariage. Cette jeune lady galloise, surnommée la Dame de la Brume, est en effet l’héritière d’une terrible malédiction : les femmes de sa famille sont condamnées à devenir veuve dans les trois ans suivant leur mariage et à ne pas produire de fils fertile si elles ne boivent pas dans une coupe druidique la veille de leur union. Catrin, qui n’en savait rien lors de son mariage, découvre cette malédiction avec stupeur et comprend qu’elle est la cause du décès de son grand-père, de ses propres parents et de son mari. La coupe familiale a en effet été vendue à un Anglais par son arrière-grand-père. Après plusieurs années de recherche, Catrin parvient à retrouver sa trace et se rend à Londres pour l’acheter au lord anglais qui la détient.

Evan Newcome est le fils d’un fermier gallois et professeur à l’université de Cambridge. Enfant, il a eu la chance de croiser la route d’un couple de nobles ayant décelé son potentiel pour les études. Durant sa scolarité, il a bien souvent souffert de ses origines et n’avait qu’un seul ami, Lord Justin. Aussi, lorsqu’il découvre le corps sans vie de son ami après que ce dernier soit allé à la rencontre de la dénommée Dame de la Brume, Evan décide de rentrer dans son pays natal pour mener l’enquête.

La Dame de la Brume est le second tome de la série Wales. S’il peut se lire indépendamment du premier tome, les personnages de Lady Juliana, de Rhys Vaughan et, surtout, d’Evan Newcome, déjà présentés dans celui-ci, sont encore une fois au cœur du récit. On pourra certes les découvrir à l’occasion de ce tome-ci mais la lecture du premier tome permettra de mieux cerner leurs personnalités et de comprendre pleinement le passé d’Evan. Il est aussi tout simplement agréable de retrouver ces personnages avec leur caractère bien à eux, même s’ils restent stéréotypés : le héros au passé violent, l’héroïne maudite, les personnages secondaires salvateurs... 

Un épilogue nous apprend que Sabrina Jeffries est le pseudonyme utilisé par Deborah Martin pour écrire ses toutes premières romances historiques. Ce roman est donc l’une de ses premières œuvres, ici proposée dans une édition entièrement revisitée par l’auteure. J’ignore l’ampleur de ces révisions mais on ne devine absolument pas qu’il s’agit d’une œuvre de jeunesse. 

Si l’œuvre reste vite lue comme il se doit pour une romance, le style est en effet correct. Le récit est en outre plutôt bien construit même s’il demeure conventionnel. On assiste à quelques scènes d’action, à des révélations et bien entendu à l’éclosion d’une histoire d’amour au départ contrariée. 

Là où l’auteure parvient à se démarquer, c’est par l’ajout d’une touche de folklore pseudo-gallois et de fantastique. Cet ancrage dans la culture galloise est moins marqué que dans le premier tome de la série, qui intégrait des vers de poètes gallois au récit, mais est également mieux maîtrisé. 

La Dame de la Brume s’adresse donc aux amateurs du Pays de Galles et de fantastique à la recherche d’une romance facile à lire.