Les Chroniques de l'Imaginaire

Ashlon - Roy, H.

Dans un monde futuriste où les grandes civilisations se sont effondrées, Sigal vit dans la cité-État d’Aurora. Malgré son régime monarchique et sa ségrégation, la ville se veut progressiste et éclairée. Les femmes sont réputées libres et gouvernent tandis que les hommes doivent les servir et quitter la ville à l’adolescence pour n’y revenir que sept ans après, s’ils sont parvenus à survivre à la barbarie des terres extérieures. 

Lorsque que sa sœur jumelle aînée Adèle est victime d’un terrible accident, Sigal découvre que la liberté des femmes de son peuple n’est que très relative. Les filles aînées doivent en effet intégrer les forces militaires de la ville, contrairement aux cadettes qui ont le choix de leur carrière. Forcée de prendre la place de sa sœur, Sigal doit abandonner sa formation chez les Cyans, les dispensatrices de savoir. Elle devra aussi se marier au retour des hommes de sa promotion, sans avoir le choix de son époux.

Ce nouveau destin pèse sur la jeune fille qui ne l’avait pas anticipé. Pourtant, celui-ci se trouve encore une fois bouleversé quand elle découvre un jeune homme blessé et inconscient lors d’une de ses patrouilles. Sigal ne parvient pas à respecter les règles et à tuer l’étranger. Elle le cache pour le soigner, sans se rendre compte que c’est son avenir et celui d’Aurora tout entier qu’elle met en danger.

Ce récit est relativement court et aurait peut être gagné à être un peu plus long. La fin semble en effet un peu précipitée, tant au niveau de la résolution des conflits entre factions que de la romance. Hormis ces chapitres finaux, le rythme est pourtant plutôt bien trouvé : on alterne la découverte de la culture d’Aurora, l’aperçu des relations familiales et amicales de Sigal, l’éclosion de son histoire d’amour avec quelques scènes de combat, qui se font de plus en plus présentes et violentes au fil de l’ouvrage.

La cité d’Aurora est bien dépeinte et reprend certains des codes des cités-États grecques, malgré une domination ici féminine de la ville. Certains rites d’initiation des cités voisines font clairement penser à ceux de Sparte. En effet, cet univers est plutôt violent envers sa jeunesse. Cette violence contraste avec l’entourage immédiat du personnage principal Sigal, qui représente un cocon de douceur autour de l’héroïne. Je retiens surtout la relation de Sigal avec sa mère qui est bien décrite à défaut d’être originale. J’ai aussi tout particulièrement apprécié la description des paysages de Basse Californie, qui donne envie de se promener avec l’héroïne à flanc de falaise ou dans les rues de la ville. Sa maison même, avec son balcon donnant sur les toits de la ville et l’océan, fait rêver. C’est donc avec plaisir qu’on suit l’héroïne un peu partout, dans toutes ses péripéties.

L’aspect romance est assez convenu mais très bon enfant et plaira aux lecteurs les plus fleur bleue. 

Pour résumer, Ashlon est un roman post-apocalyptique accessible, plutôt destiné à un public adolescent ou jeune adulte, avec une forte emphase sur la romance et un décor enchanteur.