Les Chroniques de l'Imaginaire

Le diable en gris - Masterton, Graham

Richmond, Virginie. Un couple de futurs parents rénove la chambre de leur enfant à naître. 

Les secours découvrent la mère décapitée, éventrée, le fœtus poignardé. Le père nage dans un bain de sang, lacéré de partout, hurlant. Le lieutenant Decker McKenna est placé sur l'affaire. Le coup de folie d'un père sans histoire ? 

Quelques jours plus tard, un officier retraité de l'armée est éventré dans sa salle de bain. Fermée de l'intérieur. Seul à l'intérieur. Où il est totalement hors de question que sa veuve soit impliquée. Une frêle vieille dame ne peut pas manier un sabre de cavalerie datant de la guerre de Sécession. Au nez de McKenna, ça commence à sentir la charogne.

Et ses rêves commencent à avoir un impact physique sur son corps...

Puis un jeune restaurateur aux yeux crevés est retrouvé, par sa mère, bouilli dans la baignoire.

J'ai profité d'un festival où Graham Masterton était présent pour ajouter à ma bibliothèque cette jolie réédition de Bragelonne en similicuir rouge et beau papier, avec un petit gribouillis de l'auteur. Quelques mois ont passé avant que je ne le tire de ma fameuse pile de livres à lire. J'avais envie d'un bouquin d'horreur sanglant. Un genre que j'apprécie généralement. Ces dernières années, mon expérience dans ce domaine tourne autour des bouquins de Sire Cédric, un rare auteur à savoir me captiver et me prendre par les tripes.

Tout comme ce livre parle de vieilles malédictions, Le diable en gris en a subi une, également. J'ai terminé Underworld USA d'Ellroy juste avant d'entamer sa lecture. Par conséquent, la première moitié du livre de Masterton m'a paru complètement fade au niveau du style d'écriture et de sa force. Ensuite, les éléments narratifs du diable en gris ont repris vie, pour former une histoire, pas particulièrement terrifiante, agréable à suivre et enrobée dans l'ambiance d'une ville du sud des Etats-Unis (Richmond était la capitale des Confédérés). L'enquête avance et on se laisse embarquer avec plaisir à la suite des cauchemars de McKenna. C'est simple, sans fioriture et ça tient la route.

Par ailleurs, la petite crainte que j'avais sur la qualité de la traduction a été vite levée. Le travail de Truchaud est à jour et tout à fait plaisant à lire.

Il n'en reste pas moins qu'on est loin de la tension et de l'angoisse que dégagent les romans de Sire Cédric. Même les quelques scènes gores demeurent relativement propres. 

Au final, Le diable en gris est à l'image de pas mal de films d'horreur. On passe un chouette moment devant, on s'amuse et, la semaine suivante, on ne se rappelle plus le titre.