Depuis sa sortie, en 1979, Alien est devenu l’un des films de science-fiction les plus célèbres et appréciés de l’histoire, donnant lieu à de nombreuses suites, adaptations et autres produits dérivés. Ce succès n’est pas peu lié à la créature étrange qui lui donne son titre, un monstre aussi terrifiant que fascinant. Comme son titre l’indique, L’art et la science dans Alien se propose d’examiner l’univers des films de la saga Alien, en particulier l’Alien lui-même, du point de vue des sciences et des arts qui ont sous-tendu sa création. Ce livre rassemble des articles de quatre auteurs différents, chacun abordant un sujet particulier qui correspond à son domaine de compétences.
Dans Anatomie d’un monstre, le paléontologue Jean-Sébastien Steyer se livre à une description en bonne et due forme de l’Alien tel que les films nous permettent de l’étudier, en s’efforçant de lui trouver une place dans la classification des êtres vivants. De son anatomie à son cycle de vie, tout est passé au crible dans une analyse aussi ludique qu’instructive, avec de nombreuses comparaisons avec de véritables animaux dont les comportements ne sont pas moins étranges que ceux de l’Alien.
Le deuxième article, Aux frontières du réel, aborde différentes questions liées à l’univers dans lequel se déroule la saga. L’astrophysicien Roland Lehoucq se penche ainsi sur des sujets tels que la planétologie, la terraformation d’environnements hostiles, les méthodes du voyage interstellaire et la question de la cryogénisation. Cette partie du livre ne peut donc éviter d’avoir un aspect un peu fourre-tout, d’autant que certains passages s’éloignent beaucoup d’Alien, comme la section sur la terraformation qui mentionne très peu les films. Ce chapitre fait aussi davantage le lien avec d’autres œuvres de science-fiction.
Frédéric Langragin, linguiste spécialisé dans le dialogue entre homme et machines, nous ramène davantage vers le sujet avec son article L’androïde, figure centrale d’Alien ?. Il s’intéresse à l’autre fil rouge de la saga Alien, les androïdes, dont un représentant figure systématiquement dans chaque film. Pour lui, ces créatures anthropomorphes sont, peut-être davantage même que l’Alien, le véritable cœur des films.
Enfin, le versant artistique du livre est couvert par Christopher Robinson, spécialiste en science-fiction. Dans Comme un tableau de H.R. Giger, il se penche sur l’œuvre de l’artiste suisse surréaliste H.R. Giger (1940-2017) et le concept de « biomécanique », ce mélange inquiétant entre la chair humaine et le métal de la machine qui contribue fortement à faire de l’Alien une créature aussi unique que terrifiante.
L’art et la science dans Alien constitue dans l’ensemble une lecture très divertissante, qui s’adresse évidemment avant tout aux fans des films.
