Après les actions qui ont été vues comme du terrorisme par les humains, Koji et ses amis, dont Bee, sont parqués dans des prisons, avec d'autres Epiphanians... En réalité, c'est même bien pire que la prison, puisque des expériences scientifiques continuent d'avoir lieu sur les Epiphanians. La vindicte populaire a parlé, les hommes, globalement, sont maintenant d'accord pour éradiquer les Epiphanians. Alors, les meurtres de masse s'accélèrent, et il faut l'intervention de David, le père de Koji, pour sauver ce dernier in-extremis...
C'est ainsi à la campagne, loin de toute ville humaine, que Koji et Bee goûtent un repos bien mérité. Un repos qui sera de courte durée, puisque Vespero parviendra à retrouver la trace de ceux qu'il tient pour responsables du massacre des Epiphanians... Koji et Bee parviennent à le semer, en gagnant la ville la plus proche. Et le combat est soudainement interrompu par une nouvelle météorite, et un terrible raz-de-marée, un nouveau, qui ravage la ville, et qui donne naissance à d'autres créatures, géantes, qui se mettent à ravager ce qui reste des villes humaines...
Les géants, indestructibles, se mettent à détruire méthodiquement les plus grandes villes des pays riches... Ainsi, humains et Epiphanians sont forcés de vivre dans les bois, en retrouvant une vie saine et naturelle, basée sur l'entraide. Mais l'armée est toujours là, essayant de détruire les géants, en employant la force nucléaire. Alors que la Terre devient de moins en moins vivable sous l'effet des bombes et de la guerre, les plus puissants ont l'idée de fuir la planète, en se propulsant en orbite, dans un vaisseau qu'on dit auto-suffisant pour survivre. Un vaisseau qui ne va pas tarder à exploser, provoquant l'émoi sur la Terre, et l'incompréhension de voir les principaux responsables de ce chaos qui ont essayé de fuir...
Ludovic Debeurme clôt ici ce très beau triptyque, Epiphania, qui sera intégralement paru chez Casterman. On retrouve avec plaisir les planches très pulp de cet artiste, qui parle sans tabou de la guerre, du racisme et de l'écologie. Bien des références se trouvent dans cette série, qui se clôture donc avec un côté onirique qui est des plus plaisants.
Les dessins, toujours aussi vivement colorés, sont toujours parfaitement réussis, avec un petit côté kitsch qui ne serait pas sans déplaire à des artistes comme Andy Warhol ou encore Jeff Koons... La nature est bafouée, et elle tente de reprendre ses droits par tous les moyens. Avec un côté intelligent, qui n'est pas sans nous procurer un plaisir certain lors de cette lecture.
Epiphania est une série réussie, franchement intelligente et intéressante. Il serait dommage de ne pas la découvrir !