Les Chroniques de l'Imaginaire

La lanterne de Nyx (La lanterne de Nyx - 1) - Takahama, Kan

Nagasaki, 1978. Après deux siècles d'isolationnisme, le Japon s'ouvre au monde. Momotoshi, qui revient de l'exposition universelle de Paris, a converti sa boutique de thé : il va désormais y vendre des produits importés d'occident. Il travaille déjà avec son père adoptif Ganji, mais cherche une vendeuse plus souriante. Dès la première rencontre, il embauche Miyo, une petite orpheline timide qui manque d'assurance, mais qui a un don extraordinaire : en touchant des objets, elle peut voir leurs propriétaires passés ou futurs !

Cette série en six tomes suit les traces de la jeune Miyo, qui va découvrir tout un univers qu'elle n'imaginait pas au contact de Momo et des articles qui transitent dans sa boutique. Comme ses compatriotes, elle est émerveillée par tous ces objets exotiques, si étrangers à son quotidien. 

En plus de la trame de fond qui voit Miyo s'affirmer peu à peu, chaque chapitre se focalise plus ou moins sur un objet en particulier : tablette de chocolat, machine à coudre, phonographe, etc. En fin de chapitre, une pleine page explicative permet d'en apprendre davantage sur l'histoire de cet objet et son introduction au Japon. Il est juste dommage que le texte y soit si difficile à lire (la police simili manuscrite est malaisée à déchiffrer, d'autant que souvent trop petite). En complément du récit principal lui-même très instructif, c'est vraiment intéressant.

Les personnages sont très attachants, que ce soit la petite Miyo, dont la vivacité naturelle bridée par son oncle et sa tante reprend le dessus peu à peu, ou l'excentrique Momo, métis au physique peu courant pour un Japonais, ou encore le pas si revêche Ganji...

Les dessins sont superbes, et pas aussi fouillis que la couverture pourrait le laisser penser. Ils mettent en avant les expressions des personnages et les objets européens. Même si les fond ne sont pas toujours très détaillés, ce ne sont pas de simples tramages mais souvent des dégradés de gris, qui donnent aux planches une impression de finition soignée.

Les amateurs d'action risquent de s'ennuyer, mais ceux qui apprécient les tranches de vie historiques seront certainement séduits comme je l'ai été !