Le Vieux Port... Voilà où nous nous trouvons, à Marseille, et en 1930. Et cela grouille de vie, entre les bateaux aux destinations très variées, les bistrots, la vente de voiles ou de matériel nautique en tout genre, et la vente de poissons, coquillages ou autres crustacés. Marius est le fils du propriétaire du Bar de la Marine, et il lui arrive fréquemment de rêver à telle ou telle destination lointaine, au gré des bateaux qui passent devant lui. Pour autant, il est d'une aide précieuse pour son père, à aider dans le bar, et à faire le service...
Fanny, elle, est la vendeuse de coquillages. Avec sa mère, Honorine, elle est la voisine du Bar de la Marine, et elle ne rechigne pas à venir de temps à autre prendre un café avec Marius. Mais ce dernier est assez niais, et a bien du mal à s'y prendre avec Fanny... Elle aimerait l'emmener danser, mais cela ne l'intéresse pas... Le temps passe, et Marius reste aveuglé par ses désirs de voyages lointains.
Et puis, il y a le vieux Panisse, le propriétaire du magasin nautique. Le vieil homme est veuf depuis maintenant quelques mois, et il est particulièrement riche, avec toutes les commandes qu'il a à honorer, depuis plusieurs années. Panisse se met en tête d'aller voir Honorine, afin de lui faire une demande très particulière. La mère d'Honorine pense que Panisse vient lui faire la cour, mais le vieil homme lui explique qu'il a des projets bien différents, auprès de Fanny, qui est trente ans plus jeune que lui... Panisse explique qu'il est prêt à donner une forte somme d'argent pour la dot de Fanny, ce qui enlève toute velléité de violence auprès d'Honorine...
Bientôt, le vieux Panisse fait la cour à la jeune Fanny, qui a demandé un délai de quelques jours pour donner sa réponse au vieil homme. Et leur rendez-vous a lieu au Bar de la Marine, sous les yeux de Marius, chez qui le sentiment de jalousie commence à arriver dangereusement.
C'est bien entendu à Marcel Pagnol que l'on doit ce récit, Marius, qui est repris ici en bande dessinée, dans la collection Marcel Pagnol que l'on trouve chez Grand Angle. Ce sont Serge Scotto et Eric Stoffel qui ont fait le travail de scénarisation et de découpage, et c'est Sébastien Morice (Facteur pour femmes, L'île aux remords) qui a eu en charge les dessins et les couleurs de cette adaptation.
Ainsi, après les adaptations de Topaze, Cigalon ou encore La Gloire de mon Père ou Le Château de ma Mère, voilà un autre récit monumental qui est adapté. Marius a été écrit à la base pour le théâtre de Marseille uniquement. Marcel Pagnol ne s'imaginait alors pas que son scénario serait connu de façon internationale, bien au-delà des limites de la Provence ou de l'hexagone.
Ici, on se régale avec les dessins de Sébastien Morice, qui gardent toujours cette grande finesse, qui nous avait déjà régalés dans ses productions précédentes. On est pongés en plein cœur de Marseille, et ce dès la première planche, et on ne peut que se régaler devant la justesse des personnages. Bien entendu, on suivra tout particulièrement Marius et Fanny, cette dernière étant d'ailleurs absolument magnifique dans cette adaptation, mais on pourra aussi souligner le côté truculent de bien des personnages, comme Panisse ou encore le père de Marius... Les décors sont magnifiques, les couleurs sont sublimes, et on est vraiment transportés de bout en bout avec ce premier tome.
La collection Marcel Pagnol s'est vue dotée de nombreuses pépites. Ce n'est pas ce premier tome de l'adaptation de Marius qui changera la donne.