Les Chroniques de l'Imaginaire

Anges et faucons (Yoko Tsuno - 29) - Leloup, Roger

Nous sommes en Ecosse, à côté d'Edimbourg, à l'église de Cornerstone. Emilia et Bonnie sont là pour fleurir la tombe de la tante Gloria, lorsqu'elles tombent sur le pasteur MacDuff, qui est très occupé avec des outils à la main. Le pasteur s'est mis en tête de rafraîchir un endroit au fond du cimetière, appelé l'enclos des anges. Un endroit où la végétation a pris bien trop d'importance, et où une statue représentant un ange veille sur deux tombes, celles de deux enfants qui sont morts sur des rails, percutés accidentellement par un train...

Emilia est particulièrement heurtée par ce récit, et elle se dit qu'elle a un moyen d'action qui se situe dans le cottage dont elle va bientôt hériter... Il y a une machine à remonter dans le temps dans ce cottage, et elle se dit qu'elle pourrait bien se rendre en 1935 pour sauver les deux enfants de la catastrophe. L'idée ne séduit pas forcément Bonnie, qui vient de cette époque, et qui n'en a pas gardé de bons souvenirs, à commencer par le racisme de l'époque, dont elle a particulièrement été la victime...

Mais bientôt, il n'y a plus le choix, et les deux jeunes filles se retrouvent en présence de Sir Archibald, l'arrière grand-père d'Emilia. Il aura fallu aussi faire appel à Yoko, qui est également de la partie, après que le départ d'Emilia pour 1935 ait été un peu trop mouvementé. Il faudra également compter sur les talents de pilote d'avion de Yoko, pour gagner rapidement le lieu du futur drame.

Toujours est-il que le drame en question va pouvoir être évité, grâce à l'intervention des trois amies et de Sir Archibald. Deux enfants qui pourront vivre leur vie, sans se retrouver dans l'enclos des anges... A présent, les trois amies retournent à leur époque, et elles vont avoir à cœur de renouer le présent avec le passé. Les tombes dans l'enclos des anges sont maintenant factices, mais Emilia et Yoko ont la surprise de trouver une autre stèle dans les broussailles, qui les représentent.

Et on n'en restera pas là, avec ce tome 29 de Yoko Tsuno, intégralement géré par Roger Leloup, une nouvelle fois. L'aviation sera d'ailleurs à l'honneur dans la suite de cette histoire, ainsi que l'égyptologie, ce qui constituera un bel intérêt pour les mordus de la chose, qui sont d'ailleurs particulièrement nombreux dans le grand public. Le tome est vraiment composé de deux histoires dans l'histoire, cette fois-ci...

On ne présente plus les magnifiques dessins de Roger Leloup : cet album 29 se situe dans la droite lignée de l'ensemble de la série, et il sera vraiment plaisant de se retrouver devant des planches très détaillées, et pourtant à la lisibilité chaque fois irréprochable. Ce tome 29 est également, comme à l'accoutumée, parcouru de nombreux phylactères, donnant beaucoup de dialogues et d'explications en voix off à lire.

Le récit de ce tome 29 est aussi assez surprenant : on se retrouve avec un voyage temporel en première partie, puis avec de l'aviation et de l'égyptologie dans sa suite, avec notamment ces mystérieux drones qui suivent Emilia dans chacun de ses vols. Cela n'empêche pas que le tout soit bien entendu cohérent, lorsqu'on a toutes les clés en main. On pourra tout de même reprocher à ce nouveau Yoko Tsuno un classicisme certain, que bien des lecteurs apprécieront d'ailleurs, mais qui fermera la série à d'autres. Yoko Tsuno reste une série vraiment très classique, sans doute trop pour certains, et l'héroïne a du mal à se renouveler pour réellement provoquer de l'attachement, dans ce tome en tout cas.

Qu'importe : il est de toute manière difficile de plaire à tout le monde, et ce n'est clairement pas l'objectif de cette série. Les fans habituels de la série apprécieront ce nouveau tome, c'est certain, et il restera à découvrir pour beaucoup. A réserver principalement à celles et ceux qu'un classicisme exacerbé ne rebute pas.