À l’âge de dix-sept ans, Caroline, nièce de comte, a fait le choix de s’enfuir avec l’un de ses voisins, Robert, et de l’épouser. Après six années de mariage marquées par une vie artistique intense mais aussi par la perte d’un enfant, la voilà veuve et sans le sou. En effet, son défunt mari a accumulé les dettes de jeu lors de ses dernières années d’existence et Caroline doit à présent affronter seule les créanciers. Elle n’ose de plus demander une aide financière à sa famille et rechigne à interrompre la protection qu’elle accorde aux jeunes artistes. Sur un malentendu, elle parvient à obtenir le droit de chaperonner sa riche cousine Annabella, qu’elle adore. Cette dernière est en effet courtisée par le duc de Castleton, que Caroline ne peut s’empêcher de trouver aussi guindé que séduisant.
Thomas, duc de Castleton, est en quête d’une riche jeune fille à épouser. La tradition veut en effet que tous les ducs de Castleton cherchent à accroître leur fortune par des mariages d’argent. Seule exception à la règle, le père de Thomas a épousé sa femme par amour et, devant l’échec de son mariage, a toujours refusé que son fils suive la même voie. Thomas décide donc d’épouser Annabella, une jeune fille riche et férue d’archéologie. Malheureusement pour lui, il trouve ce centre d’intérêt insipide. Il préfère bien plus la fréquentation de sa cousine Caroline, malgré les créanciers qui assaillent la jeune femme de toute part.
Le charme indiscret d’une lady, premier tome de la série des Quatre amis, nous présente la veuve de l’un de ces quatre amis, décédé. Si les trois autres amis sont encore en vie, on n’en rencontrera que deux dans ce tome, le dernier n’étant qu’évoqué. Tous ont l’air d’être de sacrées fripouilles.
J’ai été surprise et ai plutôt apprécié que l’un des personnages phares de la série soit en fait déjà mort. Robert, le mari de Caroline, est sans doute le personnage le mieux caractérisé du roman. À travers ses amis, sa veuve et la jalousie croissante de Thomas à son égard, il est le vrai (anti-)héros de ce roman.
Caroline et Thomas sont aussi plutôt bien dépeints, l’une en patronne inconditionnelle des artistes, l’autre en noble freiné par son éducation rigide. Thomas est intéressant à suivre puisqu’il se libère au fur-et-à mesure du récit du carcan de ses principes étriqués. Il est le pendant lumineux de Robert. Au milieu de ces deux hommes, le personnage de Caroline m’a plutôt irritée car on la voit peu évoluer psychologiquement et certaines de ses décisions paraissent quelque peu frivoles.
Les autres personnages sont moins bien croqués car on les voit peu. Les autres tomes de la série permettront très certainement de les étoffer. J’espère en particulier en apprendre plus sur le personnage secondaire d’Oliver Bream, qui ne fait sans doute pas partie du quatuor d’amis, mais mériterait à mon sens un tome à lui seul.
Si cet ouvrage n’est pas la romance la plus captivante que j’aie jamais lu, on ne s’y ennuie pas pour autant. Outre l’histoire sentimentale, ce roman comporte quelques scènes d’action plutôt plaisantes et bien réparties au fil de l’ouvrage. L’univers de la peinture, dans lequel baigne la protagoniste, offre le prétexte à quelques traits d’humour.
Le charme indiscret d’une lady saura plaire aux lecteurs habituels de la collection. Les amateurs d’art seront tout particulièrement ravis.