Le jeune Cristobal Speranza a toujours rêvé d'arpenter les mers et océans. Habitant un petit port méditerranéen, il passe des heures à admirer les bateaux. Quand sa mère lui offre une longue-vue pour ses douze ans, il prend sa décision : il va se faire engager sur un bateau dès que possible !
Mais qui voudrait d'un petit garçon comme lui ? Heureusement, il est très malin et parvient à découvrir qui vole le rhum du capitaine Barbe-Rousse. Pour le remercier, celui-ci l'embarque comme mousse sur son brigantin, le Matador. Le féroce capitaine est l'ennemi juré d'Aymeric-le-Chauve, aussi se laisse-t-il facilement convaincre par son nouveau mousse de porter secours à la princesse Esmeralda, enlevée par le brigand dans l'espoir d'une bonne rançon. Ce n'est que le début de trépidantes aventures...
Quand on voit le titre et la couverture de ce roman, avec son voilier et ses monstres marins, on pense forcément à Jules Verne et ses voyages extraordinaires. Le souffle de l'aventure y est identique, même si le public visé y est un peu plus jeune, à partir de neuf ans.
Cristobal va faire un voyage épique et mouvementé, enchaînant les péripéties. Combats, tempêtes, créatures merveilleuses et objets magiques, le rythme est enlevé et ne laisse pas le temps de s'ennuyer. Dans les moments les plus tranquilles, le jeune "gobie" - comme le surnomment ses compagnons de bord - a bien la nostalgie de sa famille laissée derrière lui, mais l'appel du large et de l'aventure chasse bien vite ses quelques regrets !
L'équipage du Matador est haut en couleurs, à commencer par le capitaine Barbe-Rousse, géant colérique mais au grand cœur, dont les goûts culinaires peuvent laisser ébahi. Entre le coq qui le prend sous son aile et la princesse blablabla qui ne le laisse pas insensible, Cristobal découvre l'amitié. Astucieux et débrouillard, il va vite se faire sa place sur le navire.
L'écriture de Nicolas Michel est très agréable. Ciselée sans être lourde, elle est adaptée aussi bien aux jeunes lecteurs qu'aux adultes qui voudraient tenter la lecture. Une pointe d'humour apporte une touche de légèreté : on trouve notamment pas mal de jeux de mots dans les noms propres, comme dans les villes d'Ajax-Ciao ou Monak'O, ou les personnages de Kouz-U-Minh (qui répare les voiles) ou Kou-Gloff (cuisinière). Le lecteur s'amusera également à retrouver les clins d’œil qui abondent, comme la rencontre du Pequod qui poursuit un grand cachalot blanc, ou celle de Daniel Deuxfaulx, seul rescapé du Crusoë...
C'est un excellent roman d'aventure pour le jeune public, qui plaira assurément à tous les jeunes lecteurs qui veulent lire une odyssée fabuleuse et légère.
