Les Chroniques de l'Imaginaire

La Résistance (La déclaration - 2) - Malley, Gemma

Dans le futur, les adultes ont presque tous signé la Déclaration. Ils s’engagent à ne jamais procréer en échange du droit à consommer Longévité, sorte de médicament luttant contre le vieillissement et la mort. Dans ce monde d’immortalité, quelques-uns bravent les règles pour donner naissance à des enfants. Ceux qu’on appelle des Surplus sont arrachés à leur famille et parqués dans un lieu de tortures et de privations, Grange Hall. Seule issue pour eux, la règle d’une vie pour une vie. 

Le décès des parents d’Anna et du père de Peter a permis à ces adolescents Surplus de devenir des Légaux. Pour les deux adolescents cependant, être sortis de Grange Hall ne fait que marquer le début de la lutte contre Longévité. Membre du Réseau, autrement dit de la résistance, Peter est aussi le petit-fils du fondateur de Longévité, Richard Pincent. Quand son grand-père lui accorde un poste dans l’entreprise de fabrication de Longévité, Peter sait qu’il tient là sa chance de faire effondrer tout le système.

Après avoir suivi l’histoire d’Anna, la petite amie de Peter, dans la Déclaration, le second volume de la trilogie de Gemma Malley se consacre donc à Peter. Il n’est pas crucial d’avoir lu le premier tome pour comprendre celui-ci, même si cela reste bien sûr préférable. 

L’univers décrit par l’auteure est très sombre pour un roman young adult. Tortures psychologiques et physiques, embrigadements, dénonciations, rien n’est épargné aux lecteurs et aux personnages. Au point que cela fait parfois trop. Non pas au niveau de la crédibilité car les « méchants de l’histoire » ne sont pas sans faire penser à des nazis mais au niveau du plaisir de lecture. Les personnages principaux, Peter, Anna et Jude, sont sympathiques mais se laissent manipuler par leurs aînés avec une facilité aussi déconcertante que frustrante. Je me suis sentie étouffer en même temps qu’eux, et plus particulièrement celui le plus en proie à des dilemmes moraux, Peter. C’est dommage car j’ai dû m’accrocher pour tourner les pages, ne souhaitant pas lire plus d’atrocités. 

Cependant, cela constitue aussi un bon point pour les talents de conteuse de Gemma Malley dont le style d’écriture, dépouillé et direct, s’accorde parfaitement avec l’univers qu’elle décrit. L’espoir subsiste évidemment dans ce monde et le lecteur aussi tenace que le sont les personnages du roman pourra découvrir une issue satisfaisante à sa persévérance.

La Résistance s’inscrit dans la lignée des romans opposant une jeunesse étouffée et contestataire, perçue comme une menace par leurs aînés conservateurs. Elle plaira très certainement aux amateurs de cette thématique. Plus généralement, cette dystopie young adult conviendra aux adeptes d’univers lugubres et de héros un peu naïfs mais au grand cœur. Bien que considéré comme de la littérature jeunesse, je ne le recommanderais qu’à partir de l’adolescence.