On retrouve Philippe Gardeval à l'endroit prévu par son ennemi, le chancelier Othon de Ligias : en prison. L'ex-sénéchal de Méronne ignore non seulement tout ce qui s'est passé depuis qu'il s'y trouve, mais aussi combien de temps il y a passé, avant l'arrivée de Boniface enfin sorti de son coma. Il va utiliser son procès pour démontrer son innocence dans les maléfices et les trahisons qui empoisonnent la cour depuis le début du siège, et celui de son fils pour contre-attaquer en accusant le chancelier. Malheureusement, la conséquence en sera la mort de Charles, et son propre exil.
Réfugié en sa villa, où il est rejoint par un bon nombre de serviteurs du palais, parmi lesquels le sommelier, il élabore un plan visant à la fois à reprendre sa place, à la fois pour lui-même mais aussi afin de protéger Sybille, et à supprimer la menace que font peser, en ville, le Bossu qui soulève la populace contre le roi, et, au château, l'empoisonneur dont l'identité n'a toujours pas été découverte. Et pour faire tout cela, il a un plan.
Dans ce roman, les rebondissements s'enchaînent à un rythme soutenu, surtout dans le dernier tiers. Si j'avais prévu l'un d'entre eux depuis très longtemps, le principal m'a stupéfiée. Je devrais peut-être relire Agatha Christie... On découvre aussi, enfin, ce qui est arrivé à la reine Pénélope, drame fondateur auquel nous n'avions eu accès que par allusions jusqu'à présent.
Le style change un peu, avec toute une partie à l'ampleur cosmique, assez originale dans un roman de fantasy, même si je l'ai trouvée un peu longuette. Les personnages évoluent peu dans ce tome, ce qui est en somme normal, étant donné que nous les voyons agir depuis deux romans, et que trop peu de temps s'est écoulé depuis le début de l'intrigue pour laisser place à des changements de caractère marqués. En revanche, on recommence à voir agir des Anges, et notamment Démosthène, absent de l'histoire depuis le premier opus.
Ce roman clôture de belle façon une trilogie originale et intéressante, qui n'est pas sans défaut, mais dont l'auteur n'en est pas moins quelqu'un dont je guetterai les prochaines sorties.