Les Chroniques de l'Imaginaire

Un murmure de voix (Camden - 1) - Andreani, Pauline

Un soir, Humphrey, croupier à la Divine Comédie, bar des tréfonds londoniens, est confronté à un curieux personnage. Le jeune homme aux traits poupins, Camden Elmore, dit avoir un message pour lui d’un de ses anciens amis. L’ami en question est mort mais ce n’est pas un problème pour Camden qui prétend communiquer avec l’au-delà. Humphrey s’avère plus que sceptique mais décide d’en apprendre plus car Camden connaît bien trop de détails sur son ami à son goût. 

Ni une, ni deux, Humphrey se trouve embarqué dans l’une des enquêtes paranormales de Camden. Une rivalité fraternelle sur fond d’exorcisme, un enfant disparu, des manifestations spectrales, Humphrey est loin d’être au bout de ses surprises.

L’humour et le mystère sont en rendez-vous dans ce roman empruntant astucieusement certains éléments de Sherlock Holmes. Exit la fin du XIXe siècle, bonjour les années 1930, toujours à Londres entre beaux-quartiers et misère ordinaire. On retrouve Humphrey, en narrateur, dans le rôle d’un Watson qui ne serait pas docteur mais issu des franges populaires. Nigel Camden emprunte à Mycroft Holmes le rôle du frère rival, supposément génial. Camden prend en revanche le contrepoint de Sherlock Holmes. S’il aspire bien à démêler la situation, il substitue l’affect à l’intellect : en effet, il se fie principalement à ses intuitions et fait généralement preuve d’une grande sensibilité et vulnérabilité. Ces trois personnages principaux sont attachants.

L’intrigue en elle-même est bien pensée. Même si elle offre peu de suspense, l’histoire est suffisamment courte et le rythme suffisamment maîtrisé pour ne pas lasser le lecteur. Le style d’écriture, servi par le point très « populaire » d’Humphrey, est agréable bien qu’on note un ou deux tics d’écriture qui auraient pu être gommés en un rien de temps. Il s’agit par exemple de la répétition presque mot pour mot de certaines phases, à un ou deux paragraphes seulement de distance.

Petit bonus pour les amateurs d’illustrations : Le livre contient des dessins représentant, je présume, le personnage de Camden à différents moments de l’intrigue. La couverture réalisée par Nicolas Jamonneau est également très esthétique, sombre et énigmatique à souhait, et donne envie de découvrir le roman.

Ce premier tome de la série Camden est une lecture très divertissante. J’invite tous les lecteurs avides d’enquêtes paranormales à s’y plonger !