Archer, comte de Weastmead, vient de perdre son héritier, un cousin de vingt-et-un ans ayant succombé à une maladie fulgurante. Il répugne à laisser le titre à son nouvel héritier, un autre cousin, et décide donc de se marier. Il confie la charge à sa jeune sœur Constance de lui trouver une épouse appropriée : une femme qui s’intéressera à son titre et à sa fortune tout en lui servant de reproductrice et surtout qui n’attendra pas la moindre affection de sa part.
Poppy Cavendish, petite-fille de vicomte, est à la tête d’une petite pépinière lucrative. Ses velléités d’expansion tombent à l’eau lorsque son oncle et tuteur décède brutalement en lui laissant en tout et pour tout une vieille masure. Elle doit se hâter de déménager son entreprise mais les choses ne sont pas si simples lorsqu’on est une vieille fille sans protection masculine.
Les ressorts narratifs de cette romance semblent au départ assez convenus. On est face au cas habituel des héros qui ont du mal à communiquer. Toutefois, le livre prend une tournure inattendue qui servira à n'en pas douter de fil rouge au reste de la série. Si la passion de Poppy pour le jardinage est innocente et touchante, les graves problèmes psychologiques d'Archer, qui ne sont pas résolus à la fin de l'ouvrage, laissent un peu pantois. Je n'ai pas adhéré du tout au concept du héros gérant son deuil par des pratiques sadomasochistes. Les descriptions de ces scènes de mutilations sont heureusement relativement courtes. Le roman a donc un statut hybride. C’est presque un roman fleur bleue comme on en trouve beaucoup dans le registre des romances historiques, hormis ces quelques scènes violentes concentrées vers la fin du récit.
Au-delà de cet aspect, on ressort de sa lecture avec l'impression d'un tome inachevé car certains fils narratifs sont convenus, d'autres ne vont carrément nulle part. Peut-être seront-ils repris dans d’autres volumes de la série.
Le personnage de Constance, la sœur du héros, est un vrai rayon de soleil au milieu de ces personnages principaux très sérieux. Elle a contribué à rendre la lecture de ce tome nettement plus agréable et j’espère que l’auteure se penchera plus spécifiquement sur son histoire d’amour dans la suite de la série, si possible en évitant l'auto-flagellation.
Pour résumer, Par amour plaira surtout aux lecteurs de romances à la recherche d’histoires d’amour avec une certaine dose de violence mais sans description poussée de ces pratiques.