Fey est une capitaine de la Légion de fer. Ce qui en dit déjà long sur sa personnalité. Une bavette qui accède à un rang d'officier dans l'un des plus fameux ordres guerriers chez les nains, c'est rare. A son âge, c'est inouï. Ça ne rigole pas plus sous ses ordres que sous ceux de n'importe quel barbu vétéran.
Fey cogne. Fey gueule. Fey défonce ses ennemis. Fey fait son job.
C'est une naine sur qui on peut compter dans la Légion. Lorsqu'elle apprend que sa mère est mourante, le grand maître lui octroie un congé.
Ainsi, le long voyage vers la terre natale de Fey commence. Un voyage qui va la ramener au coeur de ses souvenirs et réveiller de vieilles envies.
Joli changement pour ce treizième tome des Nains, Jarry place une héroïne comme personnage principal. On avait déjà eu des guerriers sans barbe, maintenant, nous avons une fille !
Et c'est très chouette de retrouver ce personnage qui a fait ses classes dans la Légion en même temps que Jorun (du tome six) et qui laissait présager de bonnes choses, scénaristiquement parlant. Nous en avons eu un avant-goût dans le tome onze.
Oui, il y a, aussi, eu Tiss du bouclier mais elle est sur un autre niveau, elle boit des bières avec Grungni. Et de nouvelles guerrières arriveront dans le seizième épisode.
Je ne m'attendais pas à retrouver Fey du côté du Temple, c'est une agréable surprise que de suivre cette guerrière dans un environnement hors des casernes et la voir réapprendre le métier dont elle rêvait. Si la fin de Fey du temple est assez convenue, l'histoire écrite par Jarry est, comme d'habitude, bien foutue. Très bien même grâce au développement des personnages (Fey et Torun (tome onze)) qui les rend humains (nains ?) et très attachants sans leur retirer l'aura de violence qui tourne autour d'eux.
C'est une bande dessinée longue, bien chargée de texte, qui vous attrapera pour une bonne heure de saine et captivante lecture. Sur ces points, je commence à avoir l'impression de me répéter dans mes chroniques sur les Nains. Jarry fait toujours du bon boulot et son collègue dessinateur, Deplano ici, un autre habitué de la série, est à son niveau. Le dessin est beau, magistral sur les vues montagnardes, intimiste et chaleureux sur les scènes intérieures.
Il n'y a pas eu de malheur, Fey du temple, tome treize des Nains est un bon ouvrage de fantasy. Un épisode solide et bien réalisé. Une BD que je relirai, avec joie, dans le futur, comme les autres opus de la série.