Officiellement, Efraim Kiel est venu à Stockholm afin d'aider la communauté de Salomon à trouver un nouveau responsable de la sécurité. Il a été finalement décidé d'embaucher, au moins à titre provisoire, Peder Rydh, ancien partenaire d'Alex Recht et Fredrika Bergman. Or, dès son premier jour de travail, deux drames surviennent au sein de la communauté : la jeune institutrice de maternelle est abattue devant l'école, et les petits Abraham Goldman et Simon Eisenberg, dix ans, disparaissent.
Ils seront très vite retrouvés, morts, avec un sac en papier sur la tête portant le dessin sommaire d'un visage. Au départ, les deux enquêtes seront diligentées par deux équipes différentes, jusqu'à ce que les études balistiques démontrent que tous les meurtres ont été commis avec la même arme. Toutefois, Alex Recht et Fredrika Bergman ne peuvent pas, à eux deux, s'occuper de la totalité de cette enquête complexe, d'autant que l'on ignore pendant longtemps s'il s'agit d'actes de violence antisémites, ou d'une vengeance personnelle.
Eden Lundell, qui est à la tête de la brigade anti-terroriste de la Säpo, est impliquée dans l'affaire à deux titres : d'abord parce que la communauté de Salomon lui demande son aide, mais surtout parce que son directeur l'informe de la présence à Stockholm d'Efraim Kiel, agent du Mossad qu'elle a bien connu autrefois.
La construction du roman est particulière : après un prologue qui se déroule en Israel à une date non précisée, il est découpé en parties qui correspondent chacune à un des jours de l'enquête, chacun commençant par la description d'un crime, vu parfois du point de vue de la survivante et parfois de celui de l'enquêteur, avant de revenir à l'ordre chronologique, et aux enquêtes sur les meurtres de l'institutrice et des garçonnets. C'est remarquablement bien fait, et pour ma part j'ai été bluffée par la chute, à laquelle je ne m'attendais vraiment pas.
L'intrigue policière est touffue, et le lecteur a intérêt à être attentif, au risque de se perdre dans les multiples détails, tous significatifs, et dans les mensonges constants des personnages. Mais bien sûr, le point positif, c'est que l'intérêt ne retombe jamais, les rebondissements s'enchaînant à un rythme soutenu. Les personnages sont tous passionnants, et la présence des familles des enquêteurs et d'Eden Lundell constitue un plus, tout en jouant un rôle dans l'histoire : en effet, tout dans ce roman tourne autour de la parentalité, des familles et de leurs secrets.
C'est le premier roman que je lisais de cette autrice. Si cela ne m'a pas empêchée d'y prendre plaisir, je ne doute pas que les lecteurs qui ont suivi les précédentes (més)aventures de Fredrika Bergman y verront des choses qui m'ont échappé. En tout cas, cela m'a donné envie de lire les précédents, afin d'y revenir en connaissant le passé des différents policiers qui y interviennent.