Vanja vient d'arriver dans la colonie d'Amatka pour quelques semaines. Elle a pour mission d'étudier l'utilisation des produits d'hygiène des habitants d'Amatka. Elle est logée chez Nina et Ivar. Elle fait également connaissance avec Evgen, le bibliothécaire, qui ne va pas tarder à lui faire prendre conscience que des choses étranges se passent. En effet, le Comité a réclamé du vrai papier, il faut donc faire disparaitre les livres des rayonnages.
Vanja est assez étourdie, en effet, en deux jours à peine, elle a laissé se dissoudre deux objets : sa botte et sa valise. Elle a oublié de les marquer. A Amatka, il faut très régulièrement dire à voix haute à chaque objet ce qu'il est : "tasse", "botte", "valise", "porte", "table", jusqu'au plus petit stylo... Sinon, l'objet se dissout et devient de la boue.
Vanja va décider de rester avec Nina, au lieu de retourner à Essre à la fin de sa mission, comme cela était prévu. Mais sa décision lui sera fatale car, entraînée par Evgen, le bibliothécaire, elle va découvrir quelque chose qui scellera son sort.
Une atmosphère très étrange règne dans ce roman, voire une lourdeur, sombre, presque dérangeante. On ne sait pas où on est, on ne connait pas l'origine d'Amatka et des autres colonies, on vient même à douter que les habitants soient de vrais humains tant tout est étrange. Par exemple, pourquoi les enfants sont élevés dans une maison à part et ne viennent chez leurs "parents" que le week-end ? Comment ces enfants sont-ils engendrés ? Pourquoi cette communauté fonctionne comme cela ?
On a très peu d'explications au final sur ce qu'est ce monde, pourquoi les objets doivent être marqués, pourquoi la fameuse poétesse Anna règne sur la cinquième colonie et on ressort de ce roman avec plus de questions que de réponses.
C'est un roman qui me laisse une sensation de léger malaise, comme si j'étais passée à côté de quelque chose. Peut-être n'ai-je pas compris les mots cachés entre les lignes ?