Les Chroniques de l'Imaginaire

Et cinquante qui font sang (Alix Karol - 4) - Dard, Patrice

Alors qu'ils profitent du repos du guerrier à La Pommeraie, entre deux missions et deux tournées, les deux Karolus sont attaqués, sans qu'ils comprennent pourquoi. Plus inquiétant, ils n'arrivent pas à joindre leur chef, l'Inca, et ont même du mal à avoir au téléphone l'antenne parisienne. Ce dernier point sera vite réglé, toutefois, et ils prennent l'avion pour Montevideo à la place de deux des tueurs qui les visaient, après avoir rendus ces derniers indisponibles.

Une fois arrivés en Uruguay, ça ne s'arrange pas, au sens où les attaques contre eux continuent dès leur arrivée. Enfin, au moins peuvent-ils se féliciter de ce que leur numéro de scène, bien rodé, marche à la perfection. Pendant ce temps, toutefois, la destruction d'un pont sur l'Urubamba isole le site historique de Macchu Picchu.

Cette histoire rendra un son familier aux lecteurs de romans d'espionnage type S.A.S. ou James Bond, avec ses personnages féminins qui n'existent que pour aider le héros à survivre, et surtout à calmer ses mâles ardeurs, et de romans policiers type San Antonio. Ce qui, dans ce dernier cas, n'étonnera personne puisque son auteur n'est autre que le fils de leur créateur.

Il s'agit d'une réédition d'un original paru en 1977, et c'est perceptible tant dans les références culturelles (Les p'tites femmes de Pigalle, par exemple) que politiques (l'allusion à Régis Debray en Bolivie, et généralement l'ambiance typique de la guerre froide), avec l'agitation des Indiens d'Amérique du Sud, et le soupçon de l'implication de la C.I.A. dans tout ce qui pourrait se passer sur ce continent. Pour les nostalgiques, ou tout simplement ceux qui, comme moi, ont vécu cette époque, ça a un goût de petite madeleine assez plaisant, qui bien sûr peut tourner au grinçage de dents face au sexisme totalement inconscient des personnages et de leur auteur.

Comme lecture de distraction, et a fortiori comme curiosité pour un jeune lecteur masculin qui aime l'action sans prise de tête, c'est sans doute une bonne recommandation.