Dans un futur proche, la Terre manque cruellement de ressources. La situation pourrait être résolue lorsqu’un signal extraterrestre est enfin décrypté, qui contient les coordonnées d’une autre planète, Gaïa. Chaque décennie, la planète est touchée par les radiations de son étoile, qui y condamne toute vie. Elle est toutefois dotée de conditions atmosphériques propices à la vie humaine et surtout d’anciens bâtiments extraterrestres contenant des technologies insoupçonnées.
Le père de Jules n’est autre que le scientifique d’Oxford étant parvenu à décoder le message extraterrestre. Malheureusement, ses mises en garde concernant le message, qui contenait une partie alarmiste mentionnant la fin de toutes choses, n’ont pas été écoutées et il a été placé en détention par l’Alliance. Jules est bien décidé à prouver que son père a raison de suspecter un danger à l’exploration de Gaïa. Il embarque donc incognito dans une exploration scientifique à destination de la planète.
Amelia n’a pas eu l’enfance dorée de Jules. Elle a arrêté tôt l’école et s’est faite pilleuse pour subvenir aux besoins de sa petite sœur dont l’existence même est illégale. Afin de racheter le contrat qui lie cette dernière à un club de strip-tease, Amelia accepte une mission de pillage sur Gaïa. Elle ne tarde pas à tomber nez-à-nez avec Jules.
Le premier tome de la série des Éternels nous entraîne à la découverte d’une planète désertique et pourtant pleine de vestiges extraterrestres et de pillards prêts à tout pour s’en emparer. Le duo d’autrices, Amie Kaufman et Meagan Spooner, parvient en quelques lignes à peine à donner vie à des paysages énigmatiques. Le roman en devient presque cinématographique. L’épopée de Jules et d’Amelia n’est d’ailleurs pas sans rappeler certaines des aventures d’Indiana Jones et plus précisément Indiana Jones et la Dernière Croisade. Les deux adolescents s’engouffrent en effet dans l’un des temples mystérieux pour affronter une série d’énigmes.
Ce n’est pas le Graal qu’ils recherchent mais une meilleure connaissance de la menace pesant sur la Terre, pour Jules, et des artefacts à piller, pour Amelia. Ces deux objectifs partiellement incompatibles vont d’ailleurs créer des étincelles dans la relation, teintée de romance, des deux héros et occasionner par le même coup des réflexions intéressantes sur l’intérêt général versus l’intérêt personnel ou sur la déconnexion de la science d'avec les besoins concrets et plus bassement terre à terre de certaines populations. Le tout est très bien amené et apporte encore un peu plus de piment à une intrigue déjà relevée !
Les pièges présents dans les temples sont bien trouvés et leur résolution ingénieuse. J’ai beaucoup aimé l’idée d’un rôle-clef des mathématiques pour la compréhension des énigmes et du langage des extraterrestres. Moi qui n’étais pas amie avec cette discipline durant mon enfance, cela me l’a fait voir d’une manière bien plus ludique.
Non contents d’être dans un temple piégé, Amelia et Jules sont aussi poursuivis par des pilleurs, ce qui se traduit par une avalanche de scènes d’action trépidantes.
Amelia et Jules sont des personnages attachants qui ont tous deux des motifs légitimes de risquer leur vie dans le temple. La narration alterne entre ces deux protagonistes. À travers leur passé, on découvre une planète Terre en proie aux inégalités et finalement assez peu éloignée de celle actuelle. Même si on n’y met jamais les pieds, cette planète est tout aussi bien décrite que Gaïa.
Il va sans dire que j’ai donc dévoré cet ouvrage ! J’attends la suite avec impatience car la dernière page nous laisse sur un cliffhanger de taille. Pourtant habituée aux fins à suspense, j’ai dû vérifier par deux fois qu’il n’y avait pas une page de plus devant l’ampleur de la révélation. Je recommande donc chaudement cet ouvrage à tous les amateurs de récits d’aventures, de planètes mystérieuses et d’énigmes.
